Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Yannick Mendy, 33 ans. Avec l’un de mes cousins, j’ai co-fondé la marque MJK. Je viens d’Argenteuil. Quant à mes racines, je suis un Manjack, originaire du Sénégal et de la Guinée Bissau.
Revenons sur votre parcours…
Mon parcours, c’est celui d’un jeune de quartier qui voulait faire plein de choses dans la vie. De projets en projets, j’ai avancé. Ça a commencé par la revente de vêtements quand j’étais très jeune, puis monter des projets sportifs avec des amis, produire et manager des jeunes de chez moi, etc. J’avais cette envie de faire et, dès qu’il y avait un projet qui me parlait, je m’investissais dedans à fond. J’en suis arrivé où j’en suis aujourd’hui par le travail et le réseau. Je trouvais que le vêtement était un bon support pour créer de la cohésion, revendiquer ses racines et véhiculer des valeurs : le travail, la persévérance, l’honnêteté.
Comment se décline la marque MJK ?
C’est une marque mixte. On n’a rien inventé, mais on voulait proposer un bon produit, à notre sauce. La marque s’est faite connaître grâce à une pièce phare : une veste réversible. D’habitude, c’est mal vu de retourner sa veste, mais nous voulions jouer sur la double culture : notre africanité et notre côté européen, mais aussi notre background banlieusard en dualité avec un aspect chic. C’est donc un produit streetwear d’un côté, et assez habillé de l’autre. Cette veste a très bien fonctionné et les gens ont compris l’idée que nous cherchions à véhiculer avec MJK. Forts de ce succès, nous avons décliné des survêtements et, aujourd’hui, des maillots de basketball en hommage à Brooklyn et à Biggie.
Vous êtes très largement soutenus par la « street ». Comment expliquer cet engouement autour de la marque ? Vous avez notamment fait une collaboration avec Booba…
Tout vient de la rue. On a commencé en vendant nos vêtements dans la rue. On a fait le tour des quartiers, le tour des villes, le tour de la France. On a vendu nos produits de main en main, et même bientôt dans les Dom-Tom. Au départ, on n’a pas voulu chercher à placer notre marque sur tel ou tel artiste, pour la notoriété. On voulait tout d’abord être au cœur du système, à la source, c’est-à-dire dans la rue. C’est comme cela que ça a pris, en faisant le tour des quartiers. Puis, quand est arrivée la connexion avec Booba, l’ampleur est devenue toute autre ! Tout s’est fait au feeling, via des contacts que nous avions en commun. Booba a adhéré à notre vision. Notre slogan est :
« Endless Fight ». C’est un artiste qui est connu pour son impact et sa ténacité sur la durée. C’est un personnage qui, par sa carrière, qu’on l’aime ou non, a réussi à mettre tout le monde d’accord. MJK et Booba, ce fut une collaboration fluide et naturelle.
Si vous aviez un conseil d’entrepreneur à donner ?
La patience, le travail, la persévérance, le respect. Et surtout, si je peux me le permettre, je conseillerais humblement de ne jamais rien lâcher ! Tu vas échouer mais, à chaque fois que tu vas te relever, tu seras plus fort. On en est la preuve. Quand on a démarré l’aventure MJK, on n’avait rien, même pas un compte Instagram (rires). On y est allé à l’envie, puis s’en sont suivis les actes. Et d’actes en actes, de contacts en contacts, tu avances dans ton projet. Avec le temps, c’est la volonté qui fait la différence.
Quels sont les projets de développement de MJK ?
À court terme, toujours continuer à faire connaître la marque. Nous avons noué beaucoup de partenariats, nous accompagnons des associations ou des entreprises en essayant de leur faire bénéficier de notre expérience, notre visibilité et nos réseaux. Nous voulons diffuser notre message au plus grand nombre : Endless Fight. Ne lâchez rien, battez-vous ! Pour cela, il faut des boutiques. Nous voulons déjà ouvrir un concept store, pas uniquement avec notre marque, mais également avec des produits qui nous ressemblent. À moyen et long termes, même si nous avons déjà des clients qui viennent de différentes régions du monde, nous aimerions vraiment propulser la marque à un niveau européen, voire international.
Comment se procurer du MJK ?
Notre site internet : www.mjk-outfit.com. Prochainement, nous arrivons dans quelques boutiques physiques. Vous pouvez suivre toutes les actualités de la marque sur notre compte instagram : mjk_outfit.
Que représentent la Guinée Bissau et le Sénégal ?
Je suis reconnaissant envers l’éducation que j’ai reçu de mes parents. Une éducation made in Sénégal et Guinée Bissau. C’est un héritage qu’on essaye de reproduire avec notre marque. Le nom « MJK », c’est aussi un clin d’œil à mes origines manjacks. Nos valeurs sont universelles.
Si je vous dis le mot ROOTS, vous me répondez ?
La fierté des nôtres.
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