Contrôle d’identité s’il vous plait ?
Je m’appelle Christelle Mahop mais tout le monde m’appelle « miss Mahop ». Je suis d’origine camerounaise, en grande partie, avec un papa qui était Basa et une maman Bamiléké de Chan. J’ai aussi quelques parents tchadiens d’Arada, une ville au nord du Tchad. J’ai 34 ans et je travaille chez Ubiznews, depuis 12 ans maintenant, en tant que journaliste, présentatrice et productrice. Je suis également la fondatrice du concours d’excellence féminine : WAOW (Woman All Over the World).
Revenons sur votre parcours…
J’ai eu un parcours très atypique. J’ai suivi une formation anglophone quand j’étais au Cameroun. Je suis arrivée en France à l’âge de 10 ans, j’avais trois répétiteurs car je ne parlais pas du tout français. J’ai suivi une formation en français et j’ai fini par obtenir un bac ES. J’ai enchaîné avec une licence de langue, en anglais, en commençant par LEA, puis une licence LLCE, pour finir avec un diplôme école de communication évènementiel à Paris 8ème avant de finalement intégrer Ubiznews.
Expliquez-nous la genèse du concours Waouw…
Quand j’ai rencontré Amobé, le PDG de Ubiznews, il est devenu un peu comme un mentor. Producteur reconnu dans le monde panafricain, je l’ai rencontré il y a 15 ans. J’ai fait partie de l’aventure Ubiznews dès le départ en tant que chargée de communication et je le suis toujours, d’ailleurs. Rapidement, j’ai été en charge du département Divertissement de la chaîne. À force d’assister à des défilés ou concours de miss, je me suis rendue compte que la plupart du temps il s’agissait d’évènements valorisant la beauté extérieure, même si certaines lauréates défendaient des projets humanitaires, plus ou moins concrets. À ce moment, j’avais déjà une émission qui s’intitulait WAOUW. L’idée était de mettre en exergue des femmes qui entreprennent dans tous les domaines, que ce soit politique, économique, social ou culturel. Lorsque j’ai perdu mon papa, en 2014, j’ai suggéré un peu en amont à Amobé d’élargir le spectre d’Ubiznews en organisant le tout 1er concours qui récompenserait des initiatives de femmes dans tous les domaines. On ne va pas apparenter cela à un concours parce que l’idée n’est pas vraiment une compétition. L’idée est de créer une plateforme d’échanges, des passerelles entre les femmes et de valoriser l’entreprenariat avec un « E » majuscule.
Comment se sont déroulées les premières éditions ?
La première a eu lieu dans les locaux d’Ubiznews, à Paris. Il y avait environ 200 personnes et tout s’est relativement bien passé. Nos critères de sélection étaient les suivants : l’impact collectif, l’innovation, la présentation à l’oral du projet et le business modèle. La gagnante, Corinne Tonye, avait un projet dans le domaine de la santé et qui nous concerne tous. Elle a perdu son fils Ulysse à l’âge de 13 ans car, à l’époque, il n’avait pas pu bénéficier d’un don de moelle osseuse. Son initiative a remporté le prix à l’unanimité. L’idée n’est pas seulement d’accompagner la femme durant 1 an mais d’avoir un réel suivi et d’améliorer les conditions de la société, en général. Par la suite, il y a eu une deuxième édition, avec encore plus d’engouement. Cette fois-ci, c’était au Carré Montparnasse. Le jury était composé de personnalités reconnues dans le domaine du journalisme, la culture, l’économie, etc. Nous avons ensuite décidé d’externaliser le concept au Bénin car on ne pouvait pas faire venir certaines candidates à cause de la non-obtention de visas. J’en profite pour remercier les enfants du Président Talon pour l’accompagnement, ainsi que Mathieu Adjovi, député de Ouidah, sans oublier les annonceurs qui nous ont suivis dans cette initiative. Après le Bénin, il était temps d’aller en Afrique Centrale. J’ai hésité entre le Cameroun et le Tchad. J’ai préféré opter pour le Tchad car j’ai senti qu’il y avait un réel besoin, c’est un pays qui ressort de 40 ans de guerre. Ce pays compte de nombreuses femmes très dynamiques, mais on ne les voit que très rarement sur le devant de la scène. Tandis qu’au Cameroun, on a davantage l’habitude de voir des femmes qui entreprennent, avec un beau rayonnement médiatique. J’ai eu la chance d’être accompagnée et d’avoir le parrainage de la 1ère Dame, son Excellence madame Hinda Déby Itno. Je me suis rendue compte qu’il y avait beaucoup de choses à faire au Tchad, que le terrain était quasi vierge et qu’il fallait travailler, tout en y associant les Tchadiens !
Que retenez-vous du Tchad ? Que cela représente-t-il ?
Un mélange de modernité et de tradition. Quand on est dans la ville de Ndjamena, on croise aussi bien des 4×4 V8 que des chameaux ou des chevaux qui se baladent (rires). C’est quelque chose qui m’a véritablement marqué ! De même, j’y ai vu une très belle cohabitation entre chrétiens et musulmans et j’espère que ça continuera ainsi car, aujourd’hui plus que jamais, nous devons prôner l’unité et la solidarité.
Si je vous dis ROOTS, vous répondez ?
Mes origines, mes traditions, ma terre… Chez moi !
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