Quartier Château Rouge, Paris 18e, le lieu de villégiature de tout Africain souhaitant faire le plein d’Afrique dans sa cuisine. Parmi les passants, le vacarme ambiant, les vendeurs de téléphones et ceintures contrefaites, les boucheries hallal, quelques sapeurs ici et là, se trouvent la star des étales de rue : le safou !
Alors que les badauds lambdas porteront plus d’attention aux maïs grillés, les connaisseurs seront interpellés par la « prune », comme l’appelle nos voisins Camerounais.
Des milliers de kilomètres plus loin, dans les rues de Kinshasa, de Brazzaville et Pointe-Noire, même spectacle : le safou occupe une place de choix chez les Congolais de tout bord. Vendus en route, dans les quartiers populaires, souvent accompagnés de chikwangue ou bananes grillées, comme dans les restaurants les plus huppés, nous vous proposons une autopsie de ce légume à la peau violacée, à la chair verdâtre et au capital sympathie impérissable.
Le safou est un fruit d’Afrique tropicale et équatoriale, renfermant un noyau, non sans rappeler l’avocat. Il se distingue par la variété de ses couleurs d’un fruit à un autre, du rose clair au bleu marine en passant par le bleu ciel et le violet.
La chair du safou est souvent grasse. Sa peau, appelée la pulpe, et le tégument qui recouvre son noyau sont comestibles. Dans les régions et pays d’où il est originaire (Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale…), le safou se consomme plutôt cuit, mais aussi séché.
Il existe 3 manières de manger le safou : en ébullition, grillé
ou au four, saupoudré de sel. On peut également le consommer cru.
C’est son originalité et son goût salin qui attirent les foules.
Une chair tendre et moelleuse qui fond dans la bouche…
Le safou, what else ?
Par Shaïna Litho
Édition ROOTS spécial Kongo
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