NISKA : Made in BRAZZA

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis Niska, 23 ans, rappeur, je viens d’Evry, dans le 91, et suis originaire du Congo Brazzaville. Je viens tout juste de sortir mon album Commando.

Tes impressions sur cette cover spéciale Kongo réunissant deux artistes forts qui représentent Brazza et Kinshasa ?
C’est lourd, très lourd ! Ce genre d’initiatives fait avancer toute cette vague d’Africains qui sont ici en France. Ça nous permet également, à nous artistes, d’être exposés, d’une part, et de toucher d’autres médias, d’autre part. Ça me permet de voir au-delà des médias spécifiquement attitrés à la musique ou au hip-hop, et ça nous rapproche de la forte diaspora africaine.

Des projets de concerts en Afrique ou des featurings avec des artistes africains à venir ?
Oui, cette année, on est en train de travailler dessus, pour essayer de faire une grosse tournée africaine. Nous avons acté par exemple des dates comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Congo, etc. En ce qui concerne les featurings, pour le moment non, mais je ne suis pas fermé. Sur Commando, même s’il n’y a pas de chanteur africain, on peut retrouver le compositeur Christopher Ghenda, originaire du Congo, avec qui j’ai pu travailler sur beaucoup de morceaux de l’album.

Et pourquoi pas un clip à Brazzaville, dans l’esprit d’un «DKR» de Booba, au Sénégal ?
Déjà, premièrement, ce serait bien d’y faire un concert. Après, selon l’engouement sur place, si on est avec un bon caméraman, pourquoi pas faire un clip lourd. Mais pour l’instant, en premier lieu, je suis focalisé sur l’envie de faire un concert là-bas. Ce sera la première fois que j’irai à Brazzaville et j’ai tellement de choses à découvrir avant d’y faire un clip.

Comment exprimes-tu tes origines congolaises à travers tes morceaux ?
Quand tu écoutes des morceaux comme «Ah bon comme ça», « Anna Montana » ou même « Beyoncé », on voit bien qu’il y a une forte influence congolaise. Aussi, je n’hésite pas à lâcher des punchlines en lingala ou en reprenant certains accents ou intonations de chez nous. Il y a très souvent un clin d’œil au Congo, même furtif, dans chacun de mes morceaux.

Tu as buzzé avec le morceau « Matuidi Charo » qu’on ne présente plus. Vous étiez une bande de potes du même quartier. Quel est ton rapport aujourd’hui avec ceux avec qui tu as commencé ? Comment vis-tu ton éclosion en solo ?
Je suis toujours avec les mêmes « charos ». Lors de ma semaine Planète Rap, en septembre dernier, ils étaient tous là, présents pour moi et prêts à donner la force. Après, on se parle un peu moins parce que je suis beaucoup en déplacement, mais sinon, les rapports sont toujours bons. Et tu peux le voir dans les clips que je continue de cliper dans ma ville.

Quels conseils pourrais-tu donner à quelqu’un qui souhaiterait se lancer justement dans la musique, face au nombre croissant d’artistes qui inondent YouTube? Quel est ton secret ?
Il faut savoir rester authentique, puis essayer d’être original. Et quoiqu’il arrive, être loyal envers tes proches et déterminé dans ce que tu fais.

Si je te dis “Roots”, tu me dis…
L’Afrique, c’est la base !

Édition ROOTS n°20 – Spécial Kongo

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