Son nom ne vous dit peut-être rien, mais elle est déjà un modèle et une icône de beauté hors du commun. À 22 ans, Horcelie Sinda Wa Mbongo est élue Miss Congo UK 2017. C’est le dimanche 2 avril 2017, à Londres, qu’elle est couronnée la plus belle Congolaise du Royaume-Uni. Mais son profil va particulièrement saisir l’assemblée, puisqu’il se trouve qu’elle est… Séropositive. En effet, la jeune femme a trouvé le courage de déclarer sa séropositivité dans une communauté où le dire est un sacré tabou.
L’histoire de cette reine de beauté est étonnante.
Née en République Démocratique du Congo, c’est en arrivant au Royaume-Uni, à l’âge de 11 ans, qu’elle découvre être atteinte du VIH. Elle déclare :
« J’étais l’un des nombreux enfants nés avec le VIH qui n’avaient pas de médicaments, mais en quelque sorte, le virus ne combat pas le corps aussi vite que les autres. Qu’est-ce que cela signifie ? C’est que j’ai vécu dix ans sans aucun médicament. »
Selon les Nations Unies, il y a approximativement 370 000 personnes vivants avec le VIH en République Démocratique du Congo, dont 42 000 enfants entre 0 et 14 ans. Selon les estimations de l’ONUSIDA, il y a eu 20 854 personnes mortes à cause du sida en 2016 et 3 338 nouvelles infections du VIH d’enfants entre 0 et 14 ans, en 2016. Cette maladie est devenue un réel fléau en R.D.C.
Malgré ce destin qui pourrait être tragique pour certains, Horcelie ne s’est jamais laissée abattre et, surtout, elle n’est en aucun cas remplie d’amertume ou de colère.
«Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un à blâmer, à ce stade.» Réplique-t-elle quand on lui pose la question. « Je ne suis pas là pour blâmer les actions de qui que ce soit. C’est ainsi qu’est la vie. »
La jeune couronnée se rendra en R.D.C pour poursuivre son combat et sensibiliser la population sur le VIH. À travers son histoire, Horcelie démontre que la maladie n’est pas la signification d’un destin tragique. Au contraire, elle pourrait devenir la meilleure ambassadrice pour la sensibilisation autour du sujet et une inspiration pour des millions de gens atteints de la même maladie. Elle déclare d’ailleurs : « Je suis heureuse d’avoir gagné quelque chose dans ma vie, et que mon histoire ait touché le cœur des gens, c’est le plus important. »
Par Cécilia Manzambi
Édition : ROOTS n°19
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