Vivant dans leurs villages d’habitations en terre battue, au centre de la Côte d’Ivoire les Bétés appartiennent au groupe des Krou. Le pays (du même nom) s’étend sur la forêt et la savane, entre les régions de Gagnoa et Daloa. Auparavant située à proximité des cours d’eau, la population s’établit aujourd’hui de plus en plus aux abords des grandes routes.
Les moeurs du peuple Bété ne ressembleNT en rien à celles de la société occidentale. Quand on parle culture et patrimoine chez les Bétés, on parle aussi et surtout spiritualité. L’honneur et le respect de leurs ancêtres sont ancrés en eux, même si une partie de la population est musulmane ou chrétienne.
Le Masque Bété représente le lien étroit entre la culture et la spiritualité. Ce fort symbole de puissance et de protection, était à la base un masque de guerre qui préparait les hommes au combat et effrayait l’ennemi. Cet objet en bois sculpté est en général orné de défenses ou de clous ce qui lui confèrent un aspect redoutable. Le Masque est d’une importance capitale au sein de la société Bété. Il est habité par un esprit qui lui apporte son caractère sacré. Il est médiateur entre Dieu, les ancêtres et les hommes. Il intervient dans les décisions politiques, accompagne les semailles et les récoltes, punit les coupables, assure la pérennité du savoir, accueille l’enfant à sa naissance, lui permet de devenir adulte, l’amène au monde de la sagesse et l’accompagne dans sa mort. C’est une institution religieuse, politique et sociale. L’organisation sociale du peuple Bété est également bien loin du modèle familial occidental. La communauté vit en digpi (clan) constitué d’individus portant le même nom, le plus souvent celui de l’ancêtre fondateur de la lignée. C’est ainsi que les Bétés témoignent un profond respect envers leurs ancêtres, qui ont établit leur mode de vie avant eux, et par conséquent à qui ils doivent tout.
La société Bété est connue dans le monde occidental pour ses valeurs patrilinéaires et sa pratique de la polygamie, mais contrairement aux idées reçues, la force de cette ethnie ne repose pas uniquement sur des épaules masculines. Les femmes Bétés sont les piliers au sein du digpi, de part les fonctions qu’elles y occupent. Mères de famille (bien évidemment), elles ont également la charge des travaux agricoles et la gestion économique du foyer. Ces lionnes sont indubitablement symbole de vie, de stabilité et de prospérité. Quant à leurs Lions, ils ont la lourde tâche de défricher la forêt, d’extraire le vin de palme et maintenir la protection de leur foyer. Autrefois, chasseurs et guerriers, ce peuple survit désormais grâce à l’agriculture.Vivant depuis toujours en osmose avec leur environnement, les Bétés sont restés attachés à leurs racines grâce à la pratique du culte des ancêtre, malgré les érosions dues à l’Histoire du continent Africain.
Par Imara Kataainama
Édition : ROOTS n°5
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