Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Mara Kanté, j’ai 33 ans. Mon père est Malien et ma mère est Sénégalaise. Je suis engagé politiquement, socialement et culturellement. Je suis engagé pour la vie tout simplement.
Ces derniers temps, on t’a énormément vu dans l’espace médiatique. Est-ce que tu peux revenir sur ton parcours et ton histoire, en nous expliquant comment tu t’es retrouvé au centre de l’attention ?
J’ai grandi dans une famille nombreuse composée d’un père polygame ayant trois femmes dont une qui vit au Mali, ainsi que 18 frères et soeurs. Nous avons grandi comme toutes les familles polygames maliennes/sénégalaises d’origines. Avant que j’arrive en France, ma famille vivait à Montreuil dans les années 80. Quand je suis arrivé, nous sommes partis vivre à Villiers. On a tout de suite compris qu’on habitait en banlieue puisqu’on était très loin de Paris. On vivait dans un coin renfermé, ce qui fait que nous sommes devenus ce qu’on est devenu. Ce que je veux dire par-là, c’est qu’en tant que jeune garçon, j’étais de l’autre côté de la barrière. J’ai avancé en faisant mes petits galons. Mes frères et soeurs ont fait pareil en avançant avec leurs orientations et leurs préférences. Personnellement, j’ai eu un penchant pour le foot alors je me suis orienté là-dedans. De 13 à 17 ans, je me suis vraiment mis à fond. J’ai quitté le système scolaire parce que j’ai réalisé que je n’étais pas fait pour les études. Arrivé à l’âge de 19-20 ans, j’ai touché mon rêve du bout des doigts. Je suis parti en Angleterre et en Italie où j’ai fait des essais en première et deuxième division. Puis, la fameuse date est arrivée. Celle qui a changé ma vie, mais aussi celle de beaucoup de personnes à Villiers.
En 2007, Laramy et Mouhsin se sont fait percuter par une voiture de police [alors qu’ils roulaient en moto]. Après ça, il y a eu trois jours d’émeutes, de révoltes, de soulèvements populaires, peu importe le nom que ça a. Des policiers se sont tabassés et à peu près 90 d’entre eux se sont fait tirer dessus. La ville a été saccagée, mise à feu et à sang. Les politiques et les médias se sont mêlés à la situation et ont toute de suite incriminé les petits frères qui étaient en moto. Ils ont dit qu’ils avaient volé leur véhicule alors que ce n’était pas le cas. Cette surenchère médiatique et politique a mis le feu au poudre à Villiers et une grosse enquête a été menée. La commission dérogatoire a mis énormément de temps avant d’arriver. Les enquêteurs ne sont pas parvenus à trouver les prétendus tireurs, du coup, ils ont fait un appel à témoins. J’étais donc très révolté, très remonté, très revendicatif et très anti-société. Au fur et à mesure que mon temps de détention passait, un bibliothécaire qui voyait mon état d’esprit a su mettre des mots sur ma colère. Il a su cibler le problème que j’avais et m’a dit de lire un livre qui allait beaucoup m’aider.
Ça parlait d’un détenu qui avait une histoire similaire à la mienne : « Un message de vie au couloir de la mort » de Roger Mcgowenn. Ma détention a changé quand j’ai commencé à lire les quinze premières pages. C’est comme si c’était une renaissance. Dans mon 9m2 qui était tout petit pour moi, c’est devenu très grand. J’ai commencé à avaler tous les bouquins que je pouvais. Par la suite, j’ai rencontré un autre détenu, un ami, un blanc. Il me demandait si je connaissais les Black Panthers, Malcolm X et Martin Luther King. Je ne les connaissais pas tous. En fait, j’avais les mêmes revendications qu’eux sauf que la forme était différente. Quand il est sorti de prison, il m’a envoyé le premier bouquin « Les Damnés de la terre » de Frantz Fanon. Après, il m’en a envoyé sur Martin Luther King, Malcolm X et les Black Panthers. Dans ma tête, je me suis dit que j’étais prêt à poser noir sur blanc tout ce que je ressentais et le dire ouvertement. J’ai demandé un transfert, mais il n’est jamais arrivé. Du jour au lendemain, on a ouvert ma cellule pour m’annoncer un transfert dans la maison d’arrêt à Villepinte. A l’extérieur, mes frères se sont organisés et ont créé le collectif RVJ pour militer. Comme le comité Adama, ils ont lutté, ouvert des cagnottes, organisé des concerts, vendu des bouquins et des t-shirts. Ils ont fait des manifestations et ont bougé partout en France pour faire entendre notre combat. Notre réalité. Celle de personnes innocentes, jusqu’à preuve du contraire, envoyées en détention. En 2009, quand je suis arrivé à Villepinte, j’étais un DPS, un détenu particulièrement surveillé. Je me rappelle qu’à l’époque on devait être une centaine avec ce statut en France. J’étais tout le temps surveillé et ce même au parloir. C’était une situation extrêmement pesante et oppressante. Mais dans mon état d’esprit, je me préparais. Je n’avais qu’un seul objectif : arriver au procès, cracher ma vérité avec des mots justes, équilibrés et qui percutent, m’asseoir et faire en sorte que mon lendemain soit meilleur. Je me me disais que j’allais certainement écopé d’une peine à deux chiffres parce que j’avais déjà passé un an en isolement. Il n’y avait pas de justice, car si elle avait été présente pour nous, on serait dehors.
Nous, on vivait dans la souffrance et je me demandais comment on en était arrivé à là. Dès que j’ai eu la capacité de mettre des mots sur ce que je vivais, j’ai commencé à écrire tous les jours en racontant mon quotidien. C’était devenu un journal intime et je me disais que ça servirait certainement à mon futur enfant et ma future femme. J’ai commencé à poser mes idées politiques, mes pensées, mes peines, mes joies, mes souffrances, mes craintes.
Mon analyse sur certaines choses, mon approche sur les médias, sur tout ce qu’on pensait sur les Noirs, les Arabes, l’immigration en général. Pas forcément africaine, mais sur le Tiers-Monde. Mon état d’esprit voyait extrêmement large. Je n’étais plus sur un problème de couleur, mais sur un problème de classe. Après 29 mois de détention, on a obtenu une date de procès qui a été super médiatisé et très politisé. Sarkozy disait clairement qu’il fallait des résultats, des condamnations, des peines exemplaires. Quand on entendait ça, tu penses bien que ça nous faisait froid dans le dos.
Avant mon procès, on m’a transféré à Osny. J’en étais donc à mon troisième transfert. Moi, je me disais une seule chose : tu craches ta vérité et tu t’assois. A chaque fois qu’on m’a donné la parole, je me suis levé, j’ai parlé sans langue de bois tout en utilisant des termes correctes et poignants. J’expliquais ma souffrance, mes douleurs, ma colère et ma haine. D’ailleurs, je ne la cachais pas durant le procès. Je la justifiais par rapport à des faits auxquels personne ne répond. J’ai amené des interrogations, et c’est comme ça que les juges, les procureurs, les avocats, les parties civiles, les quelques 130 policiers ainsi que les jurés ont commencé à comprendre mon profil. Ils ont cerné que j’étais plus dans la revendication que dans la colère. Je leur ai dit que ce qui est arrivé aux policiers était regrettable pour tout le monde et condamnable. Mais il ne fallait pas prendre n’importe qui pour faire « un exemple » et donner une belle image de notre justice française. Notre justice a des failles. Elle est humaine et nous a amené là où on en est, avec cette souffrance. Maintenant, il faut la réparer et nous on demande l’acquittement.
Lors du procès, deux personnes m’ont mis en cause, un témoin anonyme et un témoin sous X. Par la suite, on a découvert que le témoin sous X et le témoin anonyme était une seule et même personne. La police avait fait une entourloupe pour qu’on puisse me mettre en détention. Sans ça, je n’y aurais pas été. C’est là qu’on se dit que ce qu’il se passe dans le film se passe aussi dans la réalité. En sachant cela, la procès a pris une autre tournure. Mais malgré cela, le procureur a demandé 20 ans contre deux de mes co-accusés, Abou et Adama. 15 ans contre Dédé et moi. 7 ans contre Samuel. En entendant ça, dans ma tête, j’étais prêt. Même si on m’avait dit perpétuité, j’avais fait mon calcul. En France, ce n’est pas plus de 30 ans. Si tu enlèves les RPS, tu descends à 20 ans. Tu peux encore descendre à 15 ans. En 15 ans, tu fais différentes maisons d’arrêt. Et je me suis dit que j’allais les faire. Nous, on vient de la rue et nos parents viennent de loin. En regardant d’où tu viens, tu vas savoir où tu vas. Peu importe les conditions dans lesquelles on va te mettre, tu vas te relever et tu vas devoir avancer. Quand il y a eu les réquisitoires, le procureur est venu délibéré : « Monsieur Kante, pour les faits qui vous sont reprochés en tentative de meurtre, port et transport d’armes de première et quatrième catégorie, vous êtes acquitté. Mais condamné sur les faits qui ont été requalifiés pour port d’armes à une peine d’une durée de trois ans ». J’avais déjà fait trois ans, donc le quota était fait. Ma peine était dérisoire pour moi.
Penses-tu que c’est ton art oratoire qui t’as sauvé ? Et concernant les autres, y avait-il des preuves les condamnant ?
Non, il n’y avait pas de preuve. Contre personne. C’était un procès sans preuve. Un procès sans témoin. Tous les témoins se sont rétractés. Il n’y avait pas de balle, pas de fusil. Il n’y avait rien. Tout ce qu’ils ont pris c’était des gens qui n’avaient strictement rien à voir au procès. Les frères ont été amenés à être condamnés par rapport à leur réputation et d’après leur casier. Moi, je n’avais pas de casier, ni d’antécédent judiciaire, mais eux en avaient. Ce sont des personnes qui ont grandi dans la rue et qui la connaissent. Moi, j’ai grandi dans la rue, je connais la rue et j’ai eu une porte de sortie : le football. Ça m’a permis d’éviter énormément de choses. Quand tu es un produit de ton environnement, tu te fais bouffer par ton environnement dans tous les sens du terme. Moi, j’ai eu cet échappatoire grâce au foot sinon ça m’aurait fait faire beaucoup de choses.
Tu es donc sorti directement après le procès ?
Après ma condamnation de trois ans qui doit me faire sortir dans les jours qui suivent, on me transfert encore dans une autre maison d’arrêt, à Villepinte. Et quand on me renvoie là-bas, les documents pour ma libération sont envoyés à Osny. Le procureur a normalement 10 jours pour faire appel et il le fait au bout du neuvième jour. Et c’est là, la belle histoire : je suis entré sur une erreur judiciaire et j’en sors sur une autre. Vice de procedure, Kante vous êtes libre. Je sors le jour du mariage de mon frère, il est choqué. Ce même jour, ma mère accouche à l’hôpital et tu te dis c’est une journée de ouf !
Les deux premiers mois après ma sortie, il y a un pote qui m’a appelé pour me dire qu’il y avait un essai à faire en province. J’étais contre mais comme c’était mon meilleur ami, j’y suis quand même allé pour lui faire plaisir. Je suis donc allé faire l’essai sans aucune conviction. C’était avec Aliou Cissé, l’actuel sélectionneur de l’équipe du Sénégal. Après même pas cinq minutes d’échauffement, il m’a dit que je n’avais pas le gabarit d’un footballeur, mais le pied gauche d’un footballeur. Je lui ai expliqué que j’ai arrêté le foot pendant trois ans et que je ne faisais que de la musculation. Il m’a dit que je pouvais rester, qu’il allait signer ma licence et que je jouerais en titulaire. Du coup, j’ai travaillé, j’ai perdu 14 kilos en trois mois. J’ai travaillé comme un fou. J’ai rattrapé mon retard et c’est comme ça que j’ai fini dans les trois meilleurs de l’équipe. Mais il y a un truc qui est arrivé à la fin de la saison : le procureur a fait appel. En 2010, on est passé d’un jugement de 10 jours à un jugement de trois semaines à la Cour d’Assise de Nanterre, en 2011. Le procès a été super médiatisé. À la télé, il était écrit : « Mara Kante tireur de policiers, etc. ». Je me suis dit qu’on repartait dans le même combat avec la même physionomie et le même état d’esprit. C’était la même chose que la dernière fois. Rien n’avait changé.
On a écouté le réquisitoire, puis on a attendu le verdict du matin jusqu’au soir : Abou 15 ans, Adama 12 ans, Dédé 4 ans et Mara Kante acquitté de tous les faits qui vous sont reprochés. Comme dans un film. Ton coeur fait les montagnes russes, mais on devait rester stoïque, droit comme une image. J’étais content, mais je ne devais rien montrer du tout parce qu’au même titre que je suis content, j’ai cette même douleur à l’intérieur de moi parce qu’ils ont brisé mon rêve d’être footballeur professionnel. Ça a créé des dommages collatéraux énormes et je me dis dit que, finalement, tout cela a servi à nous mettre dans une caricature de démons des quartiers. Pour au final être acquitté. Quel est le message dans tout ça, que faut-il retenir ? J’ai pris du temps avant de me statuer. C’était juste incroyable ce que j’avais vécu. Par la suite, j’ai appelé la journaliste avec qui j’étais le plus en contact pour lui demander comment écrire un livre. Elle m’a dit qu’elle avait suivi tout mon procès et pouvait m’aider. Je lui ai dit que je préférais qu’elle écrive et que moi je parle. De là, elle a dit qu’on allait mêler nos écrits. On a défini dix chapitres pour le livre. Très rapidement, on a fait les 5-6 premiers chapitres. Puis, on a bloqué à un moment donné parce qu’on était en panne d’inspiration. Je lui ai dit que j’avais écrit en prison. Je lui ai donné à lire et elle m’a dit que c’était incroyable, que j’aurais du lui en parler plus tôt. Je lui ai expliqué que je pensais avoir une peine à deux chiffres et que je ne le montrerais qu’à mes enfants. En trois mois, tout a été bouclé et une promo s’est enchaînée derrière. C’est comme ça que j’ai commencé à faire des interventions, notamment televises, et à sensibiliser les gens sur notre cause, sur ce qu’on faisait et sur notre combat pour les frères toujours en détention. Et il s’avère que j’ai fait pas mal de choses, mais à un moment tu te dis : « Où tu vas ? Qu’est-ce que tu fais ? Comment tu gagnes ta vie ? » J’ai travaillé chez Footlocker, dans l’animation… J’ai entrepris et j’ai ouvert un salon de thé mais on a dû fermer. Et là, c’était le trou noir. Mais dans le trou noir, je me suis dit : « La base, c’est quoi ? On est de la rue. La loi de l’attraction, c’est quoi ? Tu ramènes des choses à toi avec ton énergie et ce que tu dégages. Et moi, qu’est-ce que je dégage ? Je dégage le ghetto, mais le ghetto dans celui qui veut s’en sortir par le biais du négatif pour en sortir du positif. » Je me suis engagé à cela. On s’est engagé dans des actions sociales, on a créé des associations, on a fait bouger les choses. L’année dernière, il y a Ibo un ami qui est décédé percuté par une voiture de police. L’histoire se répète à Villiers. La même chose que Laramy et Mouhsin. Pour eux, il n’y a pas eu de justice alors, pour Ibo, je me dis qu’il faut faire quelque chose. Il y a une vidéo mais on n’y a pas accès. On milite pour l’avoir, mais on ne l’a pas. J’appelle mon gars et je lui dis que s’il faut s’engager en politique et bien on le fera. Je n’ai pas de qualification particulière, pas de bagage en politique, ni d’argent mais on a une chose : notre conviction. Je lui dis qu’il faut qu’on s’engage. On s’est prêté au jeu et c’est à ce moment que j’ai compris que mon engagement prenait un sens. J’ai compris que toutes mes actions sociales, culturelles, étaient basées sur des programmes politiques. J’ai compris que toutes mes revendications passaient par la politique. Mara Kante est devenu une meilleure version de lui-même, en plus grand. Aujourd’hui, c’est ce qu’on fait. On essaie de se battre, de véhiculer un message et de faire en sorte que les nôtres entendent, écoutent et fassent ce qui est bon pour nous.
As-tu senti que tes écrits ont porté leur fruit ?
Mes écrits ont clairement eu un impact sur les détenus, sur les personnes qui sont enfermées dehors, qui ont des fauteuils roulants ou qui sont en situation délicate. Mon livre a été fait en 2012, mais il est encore présent dans la vie des gens aujourd’hui. Il y a des partages sur les réseaux sociaux. Les gens l’achètent à la FNAC ou sur Amazon. Je ne m’attendais pas à ça. J’ai élaboré ce livre sans penser que ça puisse traverser le temps, tout en gardant à l’esprit que : « Les paroles s’en vont, mais les écrits restent ». Si tu as quelque chose à faire mon ami, écris un bouquin. Je suis d’ailleurs en train d’écrire un deuxième bouquin.
Que représentent le Mali et le Sénégal pour toi ?
Tu m’emmènes sur un terrain sensible et je pense que ça l’est pour tous les Noirs de France. On est Français, on est né en France, on a grandi en France, mais en réalité on est des Africains. Chez nous, avec nos parents, on a grandi avec la culture africaine. On parle notre langue, on mange traditionnel, on vit comme nos parents ont grandi. C’est comme vivre au pays, dans un autre pays. Très tôt, ma mère s’est dit qu’il fallait que j’aille voir le pays où elle a grandi, où mon père a grandi, là où mes parents sont nés, là où ils ont vu ce qu’était le monde. Du coup, je suis parti en 1995 à Dakar, au Sénégal. J’ai découvert l’île de Gorée et je n’avais pas encore conscience de ce que c’était. Mon grand-père qui est décédé, paix à son âme, m’expliquait toutes les sculptures, toute l’histoire du Sénégal, mais je n’étais pas encore conscient. Et puis moi, en tant que Noir Français, j’étais vu comme un Blanc au Sénégal et ça m’a choqué. Quand j’ai compris comment fonctionnait le système au Sénégal et que je suis rentré, mon père s’est dit qu’il fallait m’envoyer au Mali. En 2002, je suis parti au Mali et, là encore, j’ai vu une autre facette de l’Afrique. Le Sénégal était développé et touristique alors qu’au Mali c’était différent. Il faisait chaud, sec et aride. Les valeurs, les traditions et la culture sont omniprésents. On est conservateur, mais de manière positive. Du coup, tu as le Mali, le Sénégal, la France et tu ne sais plus trop où te situer. Mon histoire, ce n’est pas de Gaulle, mes références sont Sankara, Nelson Mandela, Steve Biko. Je ne vais pas prendre une référence occidentale parce que je n’arrive pas à m’assimiler à ça. La seule personne avec qui j’ai un certain rapprochement, c’est Marat, un révolutionnaire français. Dès que j’ai découvert son histoire, je me suis dit : « Ah ouais quand même ». C’est un sentiment très ambivalent. L’idée est de revenir aux sources et ne pas perdre ce lien avec l’Afrique, avec les traditions, avec les parents, avec la terre mère tout simplement. L’Afrique, ce n’est pas la périphérie, c’est l’épicentre de tout. Notre réalité est qu’on peut se définir comme Afropéens, Afro-fFançais, mais dans tous les cas, le mot Africain est là.
Si je te dis le mot « Roots » ?
Je vois Kunta Kinte, je vois Toby.
Édition ROOTS Afrique de l’Ouest
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