49 STREET BARBER : Une affaire de famille

“ À partir du moment où tu montes un projet avec les tiens, vous savez dans quel sens vous allez. ”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Niakate Ibrahim, j’ai 35 ans. Je suis d’origine malienne et j’habite Aubervilliers. Je suis gérant du 49 Street Barber à Aubervilliers, un salon que nous avons ouvert entre frères. Nous sommes également sur le développement de notre marque de textile qui va s’appeler LA BASE et que l’on compte lancer d’ici peu.

D’où est venue cette envie de créer un barber ?
C’est tout récent puisque le salon a moins d’un an d’existence. L’idée du projet est arrivée entre frères. On discutait et on s’est dit pourquoi pas ouvrir un barber, c’est peut-être le moment de se lancer dans un projet. Moi, j’étais dans le secteur du nettoyage et, à ce moment précis, j’étais sans activité. Mon frère avait un contact qui était gérant dans un salon de coiffure que nous avons visité. Et on a eu un coup de cœur. En fait, chaque frère est une pièce du salon. Ma sœur aussi d’ailleurs. Chacun a une place dans le business. Le but est d’emmener l’activité à se développer, que 49 street barber grandisse comme franchise et, en même temps, que l’on puisse proposer de nouveaux services tels que les soins, la manucure et autres. On va essayer de bien diversifier l’entreprise et, d’ici la fin de l’année, aménager un coin spécial pour la beauté des femmes.

C’était important de débuter à Aubervilliers, votre ville ?
C’est la base. Nous avons grandi à Aubervilliers, les gens nous connaissent déjà dans la ville, alors autant commencer chez nous. Puis, on a trouvé cet endroit, on l’a refait à neuf et, aujourd’hui, on est fier de pouvoir accueillir les habitants de chez nous.

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Les habitants ont d’ailleurs dû être agréablement surpris car vous avez totalement transformé l’endroit…
Effectivement. Quand on a repris le lieu, il y avait des murs pourris. On a récupéré les clés début en février et on a mis plus de 3 mois
de travaux avant de pouvoir ouvrir, le 1er mai, le 49 street barber. La seule petite frustration est de ne pas avoir ouvert en proposant à la fois de l’homme et de la femme. Mais, comme je le disais plus haut, ce n’est qu’une question de temps, deux mois maximum. Et, bientôt, il y aura la possibilité de prendre les rendez-vous sur Instagram, Facebook et Google E-business. Les jours de rendez-vous seront uniquement en semaine : mardi, mercredi et jeudi. On est en train de mettre tout cela en place pour ne négliger aucun détail dans le service apporté à nos clients.

“Nous avons grandi à Aubervilliers […] On a trouvé cet endroit, on l’a refait à neuf et, aujourd’hui, on est fier de pouvoir accueillir les habitants de chez nous.”

Ce n’est pas si commun de voir des frères faire du business en famille. C’est une fierté ?
Il n’y a pas meilleur que la famille. Depuis que tu es tout petit, ils sont autour de toi, personne ne te connaît mieux que tes frères et vice versa. À partir du moment où tu montes un projet avec les tiens, vous savez dans quel sens vous allez. On a lancé ce projet pour aller de l’avant.
Parce qu’il y a plein de monde derrière nous, des neveux, des nièces, des cousins, etc. On a un peu galéré dans nos vies, on a tous un parcours plus ou moins difficile mais, aujourd’hui, on avance avec cette force pour faire en sorte que ceux qui arrivent derrière nous puissent avoir de quoi s’appuyer pour aller de l’avant. Nous, on n’a pas eu la chance d’avoir des exemples pour nous guider. Nous, on a 1 an, 2 ans, 3 ans d’écart, on est des frères, on est des potes. On a fait des erreurs pour être aujourd’hui où on est. C’est une fierté de l’avoir fait avec mes frères, j’avance sereinement dans ma tête. Chaque jour, je me lève et je ne me pose pas de questions car je sais que je suis entouré de mes frères. C’est mon sang. On sait d’où on part et où on veut aller.

Vous êtes originaire du Mali, que cela représente-t-il ?
Nos parents sont venus en France. Et pour nous, Inch Allah, le but est de faire le sens inverse. Ils n’ont pas pu apprendre comme nous on a appris, comprendre les choses comme nous on les comprend. Aujourd’hui, on a cette chance là, de pouvoir avoir tout cela en nous. On a compris comment nos parents sont venus ici et dans quel but. Au bled, il y a du monde qui compte sur nous. C’est quand tu arrives là-bas que tu comprends pourquoi ta mère s’est sacrifiée pour aider les siens. Ce sont des familles entières qui dépendent parfois de nous. C’est ce qui donne la force de se battre tous les jours. On sait qu’ici c’est un tremplin. Et on va se servir de ce tremplin pour que derrière ce soit meilleur. Pour que nos proches qui sont au Mali puissent en profiter.

Si je vous dis “Roots”, cela vous évoque quoi ?
Le business et le leadership dans la diaspora.

Ouvert du mardi au dimanche : 49 rue Heurtault, Aubervilliers