Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Jimmy : Mon nom de scène est Jimmy James et à l’état civil Koné Diarra Adama.
Thura : Koya Arthur Oswald à l’état civil, Thura comme nom de scène, 24 Carats ou le Fils du Roi comme surnoms.
Comment vous êtes-vous rencontrés ? Qu’est-ce qui vous a poussé à faire de la musique ?
Jimmy : On s’est rencontré à Koumassi, une commune d’Abidjan, précisément à Prodomo. À cette époque, on était très friand de musique Hip-Hop. C’est ainsi qu’on a décidé de former un groupe ensemble. Je pense que pour être musicien, tout se passe au feeling. À cette période, pour être à la mode, il fallait être un rappeur.
Thura : Je suis tombé dans la musique un peu par hasard. Mon père écoutait beaucoup la musique américaine à la maison et le déclic fut quand j’ai écouté du rap français pour la première fois. Mon frère avait ramené une cassette à la maison. Cela tombait à pic, en plein dans la période où il y avait l’effervescence du rap en Côte d’Ivoire. C’est à ce moment que j’ai commencé à écrire mes premiers textes de rap. Par la suite, j’ai rencontré des amis et nous avons créé le groupe Tour 2 Garde.
Pourquoi le nom Tour 2 Garde ?
Nous nous considérons comme les garants de la musique africaine. Nous sommes des sentinelles prêtes à partager notre idéal musical.
Au départ, Tour 2 garde était un collectif de plusieurs rappeurs et chanteurs. Que s’est-il passé ?
Thura : Chacun a suivi sa voie. Certains ont préféré se consacrer à leurs études, chose que l’on respecte. Jimmy et moi étions les plus téméraires. Finalement, je pense qu’on n’a pas eu tort de continuer la musique, puisqu’on vit une aventure incroyable. C’est quelque chose qui nous passionne au quotidien.
Quelles sont vos influences ?
On écoute toute sorte de musique. Nous sommes à l’ère du métissage. C’est pourquoi les gens arrivent difficilement à définir notre style musical, car c’est un mélange de beaucoup de choses.
Votre premier titre “Makassa” fut un carton, que signifie “Makassa” ?
Le mot “Makassa” est tiré d’un dialecte ivoirien : Le Yacouba. Thura étant de ce groupe ethnique, il l’a proposé comme titre. “Makassa” signifie : “Ça va pour moi maintenant”. C’était une manière de dire que les choses fonctionnent bien pour nous actuellement, le bonheur nous sourit.
Vous aviez un peu disparu des écrans radar avant votre signature chez Sony, que s‘était-il passé ? Pourquoi un arrêt aussi soudain, alors que vous étiez auparavant très actif ?
Il faut dire que les négociations avec Sony Music Côte d’Ivoire ont duré. On s’apprêtait à sortir un single, du coup, à l’arrivée de Sony music, nous devions stopper les choses pour voir ce qui allait se passer. Ce qui a repoussé la sortie du single, le temps que les choses se mettent en place. Mais actuellement, nous sommes prêts à enchaîner les différents projets sur lesquels on travaille. Nous prévoyons de sortir un nouveau single après Wari, une mixtape 100% Hip-Hop qui sortira en août et la sortie de notre album en novembre. Il y aura beaucoup de choses cette année, beaucoup de nouvelles musiques. Nous avons aussi participé à plusieurs compilations qui sortiront bientôt.
Si je vous donne une baguette magique, avec quels artistes vivants francophones et anglophones aimeriez-vous collaborer ?
Rihanna pour le volet anglophone et Maître Gims pour le côté francophone.
On ne peut pas vous considérer comme des anciens à l’instar de Meiway ou comme des petits jeunes qui viennent d’arriver à l’instar des Kiff No beat. Comment vous positionnez-vous dans la musique ivoirienne ? Quelle sera la clé pour vous réinventer ?
Avec la grâce de Dieu, Tour 2 Garde sera un groupe qui durera sur la scène musicale. Nous sommes là depuis un bon bout de
temps et le but est d’être présent et constant. Pour se réinventer, il faut vivre avec son époque. On n’est pas des dinosaures de la musique, mais à chaque fois, on essaie de remettre en cause nos standards, mettre à plat toutes les convictions musicales que nous avons, aller vers de nouvelles directions, prendre des risques. C’est surtout cette prise de risques qui fait que Tour 2 Garde continue de vivre. Nos prochaines chansons iront dans des directions vers lesquelles les gens ne nous attendent pas forcément.
Si je vous dis ROOTS, cela vous évoque quoi ?
Nous pensons automatiquement à l’Afrique, au “Motherland” comme on a l’habitude de le dire. Cela nous fait penser aux endroits d’où l’on vient en Côte d’Ivoire : les quartiers chauds d’Abidjan comme Kouamassi, Yopougon… On pense que l’avenir appartient à l’Afrique. IT’S TIME FOR AFRICA.
Édition : ROOTS n°19
Par Michael Kamdem
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