Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Tara, j’ai 24 ans, Afro-Américaine et Française. Après avoir fait les fameux tests de recherche ADN, j’ai découvert que j’étais du Nigéria, de la Centrafrique et de Scandinavie. Spécialisée dans le fitness, je fais du mannequinat, je travaille sur les réseaux sociaux en tant « qu’influenceuse » et je fais des évents sportifs, en réel, pour rencontrer ma communauté. Vous pouvez me retrouver sur TikTok, Instagram et YouTube sous le nom de « Tara’s Body ».
Comment as-tu atterri dans l’univers du fitness ?
Plus jeune, je faisais énormément de danse, mais je me trouvais trop maigre. J’ai un coach qui m’a pas mal aidée et qui m’a conseillée de créer un Instagram pour motiver les filles, en me disant : « Tu verras, ça va prendre ». C’était il y a 5 ans. J’ai commencé à poster quelques vidéos de moi à la salle de sport et je voyais que ça intéressait de plus en plus de monde. J’ai continué mais je gérais mes études en parallèle et c’était compliqué de m’y consacrer pleinement.
Quel cursus universitaire suivais-tu ?
À cette époque, j’étais à la Sorbonne, en LEA (Langues étrangères appliquées). Ensuite, j’ai fait un master en Brand Management Communication à l’ISG. Cela fait 1 an que je suis diplômée et que je peux donc me consacrer à fond aux réseaux sociaux. Désormais, je vis de cela.
Pour résumer, tout est parti du fait que je me trouvais trop mince, j’ai cherché à prendre du poids pour être mieux dans mon corps et, petit à petit, j’ai développé un contenu autour du mélange danse / fitness qui est aujourd’hui ma marque de fabrique.
Au départ, c’était à titre purement récréatif. Pourquoi avoir décidé d’en faire ton métier ?
Le déclic est arrivé avec mes premières collaborations sérieuses avec des marques. Par exemple, quand j’ai eu Nike, là je me suis
dit : « Ok, j’ai trouvé mon truc, je peux rester dans cette voie ». Outre ce géant du textile, j’ai bossé avec énormément de jeunes marques de sport et c’est là que tu te rends compte que ton travail est apprécié, plébiscité et que tu peux en vivre.
Quel a été, selon toi, l’élément permettant de te différencier des autres YouTubeurs fitness ?
Quand j’ai commencé ma chaîne, c’était un début assez classique, je ne prenais pas énormément d’abonnés. Mais il y a eu le premier confinement, en mars 2020. Tout le monde cherchait à savoir comment faire du sport à la maison, comment manger mieux et ne pas grossir quand on est toute la journée dans le canapé. Les influenceurs fitness se sont surtout faits découvrir à ce moment-là.
Pendant cette période, j’ai une vidéo sur YouTube qui a fait 4 millions de vues en très peu de mois et c’est ce qui m’a fait décoller. Je me suis réellement amusée dans la réalisation des chorégraphies brésiliennes que j’effectuais pour l’occasion. J’aime le Brésil et sa musique et ça s’est ressenti. Lorsque l’on regarde la vidéo, je pense que l’on se rend compte que je kiffe vraiment et c’est aussi ce qui a créé de la proximité et un lien d’affection avec les spectateurs. Ma chaîne YouTube a explosé d’un coup et je suis, aujourd’hui, à plus de 400.000 abonnés !
Quelles sont tes inspirations pour tes chorégraphies ?
Je peux m’inspirer de tout, mais surtout de différentes cultures. Je prends des cours de danse afro, de samba… mais je vais aussi aller fouiller par moi-même dans la culture africaine afin de voir ce qu’ils font comme pas, quelles sont les nouveautés, etc. Tout m’intéresse. Un pas peut t’inspirer un autre pas, qui va t’en inspirer un autre et ainsi de suite. C’est ainsi que je compose mes workouts et que, au final, je peux proposer quelque chose d’unique puisque je fais une fusion d’un peu toutes les cultures.
Comment vis-tu ta célébrité soudaine ?
J’adore rencontrer ma communauté ! Je suis quelqu’un de très sociable et très jovial. Ma communauté, c’est un peu comme si c’était une extension de mes amis. Je n’ai pas de secrets pour eux, ils voient ma vie de tous les jours en « story » et, du coup, cela ne me dérange pas du tout, car je les considère comme des proches.
Tu es originaire des USA. Le business du fitness et des YouTubeuses y est 1000 fois plus développé. Comment sens-tu que cette culture américaine t’accompagne ?
En France, quand j’observe les vidéos de danse workout, personne ne va réellement chercher de décor innovant, créer un personnage ou alors mettre en scène un dance workout innovant. La différence avec les Américains est qu’ils font tout en grand. Par exemple, pour ma vidéo Halloween, je suis allée chercher des costumes de Lara Croft, j’ai essayé de faire le même maquillage, j’ai fait un décor avec de la fumée… J’essaye d’évoluer dans mes workouts pour proposer un background de qualité, mais pas seulement. Je veux qu’il y ait une histoire, qu’il y ait du sens, qu’il y ait du show. C’est en cela que ma culture américaine me guide. Je vois tout en grand.
Si je te dis le mot “Roots”, cela t’évoque quoi ?
Je pense à mon père qui est Afro-Américain. Ce sont mes racines !
Édition ROOTS n°10 ans
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