Le puissant empire romain avait, durant l’Antiquité, étalé ses frontières jusqu’en Afrique du Nord, y établissant alors de nombreuses provinces. Cette région, d’importance majeure pour l’approvisionnement de l’Empire durant plus de V siècles de rayonnement, n’avait pourtant vu naître sur son sol qu’un seul empereur : Septime Sévère.
Né selon l’Histoire d’Auguste, le 8 avril 146 à Lepcis Magna en Tripolitaine (situé aujourd’hui à seulement trois kilomètres de la ville de Khoms en Libye), cet homme dont l’accent africain demeura tout au long de sa vie, avait des origines italo-puniques.
Issu, selon ses contemporains d’un milieu modeste, il avait déjà gravi de nombreux paliers de la carrière sénatoriale, lorsqu’à la mort de Pertinax en 193, ses troupes le proclamèrent Empereur; statut qui ne le fit pas oublier cependant la terre de son enfance.
Il entama d’ailleurs une tournée impériale en Afrique (chose qu’aucun autre empereur n’avait fait depuis plus de 70 ans) entre 202 et 203. Accompagné de sa famille mais également d’architectes, il fit entamer de nombreux travaux de constructions. Routes, postes de surveillances militaires, et autres monuments vinrent magnifier le paysage africain. Mais c’est surtout la cité natale de Septime Sèvère, qui bénéficia de la plus grande attention : en plus d’être dotée du ius italicum, qui lui permit d’être exemptée de charges fiscales, l’enfant du pays ordonna l’amélioration du port mais également la construction d’une rue à colonnades [dont certaines furent curieusement transférées à Versailles au XVIIe siècle], d’une basilique centrale et d’un forum.
À la mort de l’empereur, le 4 février 211, les gigantesques travaux n’étaient pour la plupart pas encore achevés, mais vues les sommes gigantesques que nécessitait une telle entreprise, son fils Caracalla mit un terme aux constructions quelques années plus tard.
Par Tamandra Geny
Édition : ROOTS n°16
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