SALAH-EDDINE GAKOU : Journaliste sportif & politique

« Le journalisme a toujours eu pour mission d’éclairer, d’interroger, de contextualiser. Tant que nous restons fidèles à cela, il ne sera jamais désacralisé. »

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Salah-Eddine, j’ai 36 ans. Je suis franco-sénégalais, d’ethnie soninké, j’ai grandi à Suresnes. Journaliste depuis 13 ans.

Parlez-nous de votre parcours. Comment êtes-vous devenu l’une des figures montantes du journalisme au sein de la diaspora ?
Après une année de fac de Droit, j’ai décidé de passer l’examen d’entrée en école de journalisme, à l’IEJ Paris. J’ai obtenu ma licence et fait mon chemin dans plusieurs médias, Télésud qui m’a ouvert ses portes avant même que j’obtienne mon diplôme. Africa Radio (ex-Africa n°1), avant TV5 Monde et New World Sport actuellement.

Vous officiez en qualité de présentateur du JT sur TV5 Monde et dans un domaine différent, le sport sur New World Sport. Avez-vous un domaine de prédilection ou vous considérez-vous comme un journaliste pouvant s’accommoder à tous les univers ?
Ce qui me passionne, c’est la richesse et la diversité du métier de journaliste. Je déteste qu’on me mette dans une case. Pouvoir naviguer entre différents univers, qu’il s’agisse d’interviewer un ministre, une artiste ou de présenter une émission de sport, est particulièrement stimulant. J’ai mes préférences, bien sûr, mais c’est cette capacité à toucher à des domaines variés qui nourrit mon engagement au quotidien.

Si vous deviez citer 3 moments marquants qui ont jalonné votre carrière de journaliste ? 

Je pense qu’un premier passage télé est toujours marquant, c’était en janvier 2013 si ma mémoire est bonne, c’était à Télésud avec Nidhya Palikara. Mon premier journal à TV5 Monde en septembre 2019 et, récemment, lors de l’Euro en Allemagne, au stade à l’occasion de France-Espagne pour une émission sur New World Sport avec en plateau des personnalités comme Basile Boli, Patrick Mboma, Emmanuel Adebayor et Wilfried Mbappé. 


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Le journalisme de télévision nourrit tous les fantasmes et semble être le Graal dans votre profession. Si vous aviez un conseil à donner à une personne qui souhaiterait émerger en télé ? 

Comme je l’ai dit récemment lors d’un podcast, si vous voulez faire de la télé à tout prix, faites une émission de télé-réalité plutôt qu’une école de journalisme. Être journaliste, ce n’est pas que « passer à la TV ».

Que pensez-vous de la vague de critiques mettant en opposition les créateurs de contenus aux « vrais » journalistes ? Selon vous, assiste-t-on à une désacralisation du métier de journaliste ?
Le métier de journaliste évolue, c’est indéniable. Mais nous ne faisons pas le même job que des créateurs de contenus. Qui peuvent être, par ailleurs, bons en interviews. Le journalisme ce n’est pas que faire des interviews.
On ne devrait pas voir les créateurs de contenus comme une menace.
Le journalisme a toujours eu pour mission d’éclairer, d’interroger, de contextualiser. Tant que nous restons fidèles à cela, il ne sera jamais désacralisé.

Quels sont vos projets à court ou moyen termes ? Que peut-on vous souhaiter pour les 5 prochaines années ? 

J’ai des idées de productions documentaires et de podcasts que j’espère pouvoir concrétiser, mais je n’ai pas vraiment de plan de carrière, je suis croyant, les choses peuvent aller vite dans un sens comme dans l’autre. J’espère avoir la santé, c’est le plus important.

Originaire du Sénégal, que cela représente-t-il pour vous ? 

C’est une immense fierté et une source d’inspiration, j’ai grandi en France, mais je suis très attaché à mon autre pays. Le Sénégal, c’est un pays de richesses culturelles et historiques. Chaque voyage là-bas me rappelle l’importance de mes racines et surtout me fait énormément de bien. 


Si je vous le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?
Le village de mes parents, Ballou dans le département de Bakel, à plus de 700 kilomètres de Dakar.