Les portraits présentés dans cette oeuvre photographique ont été réalisés à Pozzallo, du 13 au 17 Juin 2016. La série d’images donne à voir les portraits de jeunes migrants isolés, à la croisée des chemins entre le pays familier et l’ailleurs. Elle questionne le spectateur européen sur la façon dont ces jeunes viennent perturber leurs cadres. Ce travail aborde le thème du « faire partie de », trouver sa place dans un monde nouveau et différent. Il interroge sur la prise en charge et l’orientation des personnes jeunes migrants.
Pozallo est une petite ville de 19000 habitants située à la pointe Sud Est de la Sicile. Depuis 2004, elle a vu un nombre grandissant de migrants arriver sur ses plages, fuyant leur pays ou en quête de meilleures conditions de vie. Entre 2004 et 2013, ce sont 4500 personnes qui sont arrivées sur ses côtes. Avec le lancement du programme Marinostrum, Pozzallo est devenu un des ports d’arrivée des personnes sauvées en mer. 28000 naufragés y ont ainsi accosté en 2014. Plus récemment, la ville est devenue un des cinq «hotspots» désignés par l’Union Européenne pour trier dès l’arrivée les migrants relevant de la demande d’asile et ceux relevant de la migration économique.
Le projet avait pour but initial de donner à voir les solidarités mises en œuvre par les habitants de la ville pour permettre une arrivée digne de ces expatriés en Europe. Cet esprit d’accueil avait été relayé par le net. A l’arrivée néanmoins, la réalité rencontrée fut celle de ces jeunes émigrant seuls vers l’Europe. L’idée s’est alors imposée de raconter leur vie par la photographie.
Les rencontres se sont faites naturellement, sur la plage, au détour du chemin du hotspot de Pozzallo. Dans un premier temps, il a fallu documenter la vie, le parcours et les espoirs des jeunes sous forme de prise de notes. La séance de portraits apporte une conclusion à ce travail et aux moments partagés ensemble.
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