Les Pygmées sont connus pour leur petite taille ce qui a suscité bien des expressions et surnoms dans notre enfance pour certains. La population pygméenne mesure entre 1,20m et 1,50m et pour les plus élancés jusqu’à 1,70m. La taille des Pygmées est en fait due à une adaptation morphologique liée à leur environnement et au climat, comme le seraient le nez épaté de la population noire et les yeux bridés des asiatiques par exemple. Surtout présents en Asie du Sud Est et en Afrique centrale, on peut compter des peuples comme les Tumandwa, les Batwa, les Bakunda, les Bazimba, ou encore les Babongo les Aka, les Babenzi, les Baka, les Binga, les Efé et les Twa. Dans la région de Lobaye, ils sont près de 12130. En forêt, un pygmée est dans son élément, vivant de chasse, de pêche et de cueillette, il dompte ce milieu hostile avec sagesse et efficacité. Il ne connait pas toujours son âge car le temps n’a aucune signification autre que le soleil qui se lève et se couche. Mais attention ne partons pas dans les platitudes dues à l’ignorance. Loin d’une vie ancestrale faite de feuilles de bambou en guise de vêtements, les pygmées peuvent porter des tennis pour aller chasser le porc épic ou encore écouter la radio en faisant boucaner la viande. Et pourtant, la population noire, elle-même était la première actrice d’un racisme profond envers les pygmées. Longtemps considérés comme des sous hommes par les Bantous par exemple, près de trois cents pygmées bénéficient depuis le 17 septembre dernier d’une formation sur les droits de l’homme, les droits des minorités ainsi que les mécanismes de recours à la justice, notamment en matière de violences sexuelles. La formation a été initiée par l’ONG Centre de formation internationale en droits humains (CFIDH), en partenariat avec le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme. Selon les organisateurs, cette réunion vise à aiguiller les membres de la communauté pygmée pour qu’ils sachent comment défendre leurs droits. Désormais appelés « autochtones », la population pygméenne connait une intégration à deux vitesses. Le meilleur exemple afin d’illustrer ces faits : la République populaire du Congo et la République démocratique du Congo. Si d’un côté du fleuve Zaire, les pygmées ont réussi à trouver le mariage (presque) parfait entre vie sauvage et vie urbaine, de l’autre côté en revanche… A l’occasion du quinquennat de la déclaration universelle des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, le 13 septembre dernier, l’association des autochtones pygmées du Congo avait affirmé que la RDC n’avait fait aucun progrès dans le respect des droits des autochtones, contrairement à d’autres pays d’Afrique.
Par Tatiana Bayina
Édition : ROOTS n°6
Commentaires