Vous souvenez-vous avoir déjà gouté de la noix de cola ? Et si je vous dis Coca Cola, je suis presque sûre que ça vous revient. En effet, ce petit fruit africain au goût si amer et âpre sert à préparer le plus célèbre soda au monde, qui doit son nom au fait que la première recette contenait principalement de la feuille de coca et de la noix de cola.
Plus communément, la noix de cola est un fruit issu du colatier, cet arbre qui pousse dans les régions équatoriales d’Afrique, mesurant souvent une dizaine de mètres de haut et pouvant vivre des siècles. Le fruit est contenu dans des cosses et renferme plusieurs noix. Elles sont blanches ou roses et deviennent brunes une fois sèches. Au quotidien, elle est consommée par mastication pour son effet stimulant. Sur le continent Africain, elle est l’objet d’un commerce prospère. Même les pays qui n’en produisent pas connaissent également une forte demande de noix de cola. La Côte d’Ivoire est le plus gros producteur avec 75 000 tonnes par an. Le Mali, quant à lui, en est le plus grand consommateur.
Dans toutes les contrées d’Afrique, la particularité de cet aliment ne provient pas de ses qualités gustatives mais plutôt de l’aspect culturel de son usage. Car elle est présente lors de toutes sortes d’événements : mariage, baptême, nomination d’un chef, achat de terrain, réconciliation… Son rôle est sacré et il existe différentes manières de l’offrir et de la recevoir selon l’occasion. Dans la tradition, sa fonction est de rendre un événement solennel, à amplifier son importance, exprimer son accord, témoigner son respect. C’est par la dégustation de la cola que l’on marque le consentement définitif à un fait.
La cola est certainement parmi tous les aliments Africains celui qui a le plus grand pouvoir symbolique. C’est peut être pour cette raison que les anciens diront que son amertume représente les épreuves de la vie !
Édition : ROOTS n°6
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