Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis Meiway, artiste-auteur-compositeur ivoirien. Lors de la sortie de mon premier album en 1989, le peuple ivoirien a découvert une nouvelle danse et un nouveau type de musique que j’ai créé et que l’on appelle le « Zoblazo », la danse des mouchoirs blancs.
Depuis 1989, je milite pour l’éclosion et la promotion de la musique et la culture ivoirienne qui existait timidement et cela a permis l’ébauche des musiques d’aujourd’hui.
On vous a vu vous produire lors du Nzassa Mode Festival et on a eu l’impression d’une éternelle jeunesse. D’où vous vient toute cette énergie ?
Je ne suis plus si jeune que ça, je pense que j’avais plus d’énergie quelques années en arrière quand même (rires) ! Mais cette force me vient de la musique que je produis, qui est inspirée du terroir et du folklore que l’on retrouve dans mes pas de danse. Donc, tant que je suis en bonne santé, je serai toujours dans l’obligation d’être en harmonie avec les valeurs que je défends et je diffuserai toujours cette même énergie.
Quels artistes africains vous ont inspiré à vos débuts ?
Particulièrement en Côte d’Ivoire, avant même de commencer ma carrière, j’ai été inspiré par Bailly Spinto qui est un artiste et une icône exceptionnelle à mes yeux. Quand je l’ai connu pour la première fois, j’étais tout petit, tous les jeunes voulaient lui ressembler car il avait la plus grande voix masculine de Côte d’Ivoire et c’était une révolution au niveau vocal à cette époque.
Que pensez-vous du fameux surnom qu’on vous attribue : le “Michael Jackson” de la Cote d’Ivoire ?
C’est trop d’honneur pour moi. D’ailleurs, j’ai oublié de le mentionner dans les artistes qui m’ont inspirés. C’est un surnom très flatteur. Je dois avouer que, vocalement, je me suis inspiré de lui et surtout en prestation scénique. Pour moi, il n’y aura jamais meilleur que lui. Il n’y aura jamais un deuxième MJ car il est unique en son genre. Il est parti, c’est terminé, il restera irremplaçable.
Si vous aviez un conseil à donner à un lecteur qui souhaiterait se lancer dans la musique…
N’importe quel métier s’apprend. Pour évoluer dans la durée et pour la prospérité de celui-ci.
Vous pouvez faire le buzz durant un petit moment et après tout s’arrête car vous n’avez pas su gérer votre carrière ; alors que si, au départ, nous avons de solides connaissances, on ne peut qu’évoluer.
Certaines personnes sont fidèles plus de 30 ans à leur médecin ou mécanicien, par exemple, car ils connaissent bien leur métier. Si on souhaite fidéliser des fans, des clients, la maîtrise de son métier est essentielle.
On ne devient pas musicien par hasard et, aujourd’hui, beaucoup d’artistes s’intègrent dans l’univers musical par envie de paraître et de faire du buzz et je trouve que c’est un manque de respect envers nous, les musiciens.
Cela fait 27 ans que je suis dans cet univers et ce n’est pas par hasard. Au préalable, j’ai suivi un apprentissage, j’ai appris à jouer de la guitare, à chanter et cela depuis mon plus jeune âge avant d’entrer pour la première fois dans un studio d’enregistrement.
Il ne faut pas être surpris de la prospérité de ma carrière car je suis toujours présent sur scène à rivaliser avec mes enfants et ce n’est, encore une fois, pas un hasard.
Je souhaite aux jeunes qu’ils apprennent le métier, c’est tout, il n’y a pas de secret.
Quelles sont vos actualités pour 2017 ?
On a sorti un album qui s’intitule « Illimitic » depuis septembre 2016. Nous sommes encore dans la promotion de l’album, les clips se succèdent.
Récemment, nous nous sommes produits à la Cigale, c’était excellent ! Les prochaines étapes seront Libreville, puis Francfort… Les dates s’enchaînent, jusqu’à la fin de l’année.
Si je te dis le mot « ROOTS », cela t’évoque quoi ?
Racines – Kunta Kinté – L’esclavage – mais on a bien fait d’en passer par là. Celui qui n’a pas les yeux ouverts aujourd’hui, c’est qu’il est niais ! L’esclavage m’a beaucoup appris, je ne remettrai plus jamais les pieds dedans, je ne me ferai plus jamais exploité par quelqu’un, jamais !
Édition : ROOTS n°19
Par Michael Kamdem
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