Madagascar, Sud-est de l’Afrique dans l’océan Indien, passage obligé vers l’Inde pendant des siècles. Son peuple forme une mosaïque des Hommes dont la variété des cultures rend compte de ces multiples immigrations qui ont assuré la beauté de l’île. Si rien n’a pu être prouvé, la tradition orale veut que les premiers habitants de l’Ile rouge aient été de petits hommes appelés Vazimbas. Ne voulant pas se mêler à l’étranger, ils auraient été persécutés par des navigateurs indoné- siens. Les Indonésiens, ancêtres des malgaches, semblent être une hypothèse probable puisqu’on retrouve des similitudes de langage entre un peuple indonésien, les daya et certaines langues malgaches. Similitude d’apparence aussi, notamment chez les Merina, l’une des 18 ethnies de l’île. Les navigateurs indonésiens ou nu- santariens, connus pour leur maîtrise de la navigation ont apporté à l’île un savoir technique (pirogue à balancier, riziculture ou encore métallurgie) et de nombreuses plantes comme le bananier, le cocotier ou encore la canne à sucre. L’expansion des commerces et la prospérité naissante permettent à l’île de devenir une grande route commerciale, d’où les migrations venant d’Afrique. Il s’agit d’abord des Arabes et Sémites qui supplantent les Indonésiens et introduisent vers le XII ème siècle la religion musulmane, toujours trés présente aujourd’hui, ainsi que le commerce des épices et plantes médicinales. Ils imposent, de plus, l’écriture du malgache en arabe jusqu’au XIX ème siècle et la traite des esclaves. Cette dernière est la cause de l’origine africaine, noire, des malgaches, en plus des mouvements des populations bantoues qui auraient eu lieu après l’installation des Indonésiens sur l’île. On retrouve d’ailleurs dans les langues malgaches plusieurs mots ban- tous. Ce sont ces multiples racines qui ont construit l’identité des malgaches qui, malgré leur différence, ont démontré tout au long de l’histoire leur unité et solidarité.
Édition : ROOTS n°2
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