LAUREN ANNE : “IT-GIRL” made in KONGO

La mode est de l’art, et nous possédons de nombreux artistes qui ne demandent qu’à être plus visibles et être encouragés. Le Nigéria en est le meilleur exemple.

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Lauren, Kongolaise avec un « K » car je viens du Congo, de la RDC et du Gabon. J’ai 24 ans et je suis une grande passionnée de mode. Je suis ce que certains appellent une « it-girl ».

Quel est votre rapport à la mode ?
J’aime la mode car, tout simplement, je trouve cela beau. C’est un moyen d’exprimer qui on est. Selon moi, notre façon de nous habiller nous définit.

Comment décririez-vous votre style ?
Très chic, élégant, osé, mais j’aime ajouter ma petite touche en toute circonstance. J’aime le côté « boyish », à savoir adopter des pièces qui se veulent initialement masculines, tout en gardant notre côté féminin. Par exemple, j’aime les vestes oversize, casser les codes en mettant une robe avec des baskets ou s’habiller en jogging avec une paire de talons.

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Si vous deviez passer la journée avec un créateur ?
Tous mes préférés sont morts (rires). Sinon, je citerais le créateur d’Yves Saint-Laurent : Hedi Slimane. C’est quelqu’un avec qui j’aimerais passer une journée pour comprendre sa vision, ce qui l’inspire.

Quel est THE fashion faux-pas ?
S’habiller tout en marque, avec les logos visibles. C’est absolument horrible ! Versace par-ci, Gucci par-là, et que tout soit apparent : NO WAY ! Je préfère avoir une petite touche de mystère, rester discrète. Avoir ce petit truc où, lorsque l’on te voit dans la rue, on se dit : « Ah tiens, elle est bien habillée, mais qu’est-ce que c’est ? ».

Vos couleurs préférées préférées ?
Le rouge. Je suis une fille forte, très courageuse et c’est ce que caractérise le rouge. J’aime également, même si ce ne sont pas réellement des couleurs : le noir et le blanc. Je dirais aussi le rose et le bleu.

Votre passion pour la mode est un simple hobby ou voulez-vous vous y consacrer professionnellement ?
Beaucoup de gens m’ont demandée pourquoi je n’étais pas dans le secteur de la mode dès maintenant, mais j’ai envie de le garder comme une passion et le prendre avec le sourire. Je sais que ceux qui travaillent dans la mode, du fait des contraintes et de la lassitude, se retrouvent à ne plus autant aimer cela et c’est quelque chose que je veux éviter. Si je devais m’investir dans ce secteur, ce serait uniquement en direction de l’Afrique et du Kongo. Certes, c’est un domaine que certains jugeront superficiels, mais je veux justement montrer qu’il y a bien plus derrière : cela peut développer un secteur porteur d’emplois, mais c’est aussi un levier pour faire émerger de nombreux talents. La mode est de l’art, et nous possédons de nombreux artistes qui ne demandent qu’à être plus visibles et être encouragés. Le Nigéria en est le meilleur exemple.

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Avez-vous une icône mode ?
Je dirais Gabrielle Chasnel aka « Coco Chanel ». J’ai vu des reportages sur elle et cette femme a toujours su être élégante avec un grand « E ». À travers son style, elle a su affirmer son caractère en tant que femme. Elle a cassé les codes et osé !

Que représente le Kongo pour vous ?
Le Kongo, c’est mon foyer. C’est là que j’ai été élevée, c’est mon éducation, c’est mon TOUT. Cette vie au Congo m’a permis d’avoir une ouverture d’esprit différente de ceux qui n’ont connu que l’Europe ou uniquement l’Afrique.

Des envies d’agir à destination de la jeunesse ?
Je veux me battre pour une cause dans ma vie et pouvoir avoir de l’impact sur mes semblables. Je ne veux pas qu’on se souvienne de moi seulement comme Lauren, le joli mannequin. Je veux apporter du sourire, apporter de la joie aux autres. Je suis consciente que d’autres n’ont pas eu mes facilités et je veux pouvoir rendre aux miens. J’aimerais que les mentalités des futures générations changent, tout en gardant notre essence africaine. Cela pourrait se matérialiser par la création de forums, de séminaires, de plateformes éducatives…

Un message à adresser à la diaspora congolaise ?
Revenez au Congo, revenez à la maison, revenez apporter ce que vous avez appris en Europe !

Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque…
Ma terre, ma famille, mes mamans qui ont cette joie de vivre, cette joie d’être Africaines et qui se traduit, notamment, à
travers leurs magnifiques pagnes.

Édition ROOTS spéciale Afrique Centrale