Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Nous sommes les Kiff No Beat, un groupe de hip-hop ivoirien.
On est 5 membres, il y a Elow’n, Black K, Didi B, Joochar et El Jay.
Comment s’est formé le groupe, comment vous êtes-vous connus ?
– On est des amis de quartier, on faisait partie de groupes différents et c’est une fois en studio qu’on a décidé de s’associer tous ensemble.
Après ça, on a fait un grand concours de rap en Côte d’Ivoire, que l’on a gagné. C’est ainsi que l’aventure a démarré.
– C’est parti de là. On a sorti notre premier projet après notre victoire au concours télévisé Faya Flow. Épaulés par Shadow Chris, on a lancé en 2011 : « Cadeau de Noël ». Puis, les projets se sont enchainés comme « Jackson 5 », « Pétards D’ados »…
– Kiff no Beat, c’est aujourd’hui 2 albums, et là, on prépare actuellement notre 3ème opus.
Vous êtes actuellement sur une semaine parisienne (mi-mai 2017), quel a été votre programme ?
– C’était lourd ! On ne s’est pas réellement senti à l’étranger. On a rencontré de nombreux médias comme Skyrock, OKLM, Bein Sport, RFI, ROOTS magazine…
– On a fait pas mal de showcases, on a performé lors de l’élection Miss Côte d’Ivoire France. On a également enregistré en studio avec plusieurs artistes comme DJ Peet, Djany, une chanson avec MHD composée par DSK et une autre avec Lewis, un nouveau chanteur congolais.
D’autres collaborations arrivent avec Kaaris, Kalash et Kalash Criminel.
– La communication et la promo se passent bien.
– Paris, c’est chez nous, l’esprit est bon.
Comment avez-vous ressenti l’accueil au niveau du public et de la communauté ivoirienne à Paris ?
Au début, on était stressé d’aller à leur rencontre, comme un peu tous les artistes. Mais, dès qu’on a commencé notre premier show, c’est comme si le public nous attendait depuis
longtemps, il connaissait nos sons, on s’est senti chez nous. D’ailleurs, le public n’était pas uniquement ivoirien. Lorsqu’on a fait l’Olympia, il y avait toutes les origines.
Quelles sont vos inspirations ? Vous êtes plutôt rap U.S ?
– Nos inspirations sont personnelles, mais l’idée de formation d’un groupe vient de Sexion d’Assaut.
– Après, pour certains, les inspirations viennent de Kanye West, Busta Rhymes, Kendrick Lamar, Lil Wayne, Tory Lanez ou encore le reggae et, bien sûr, la musique africaine.
– Mais la musique que l’on a tous en commun est effectivement le rap U.S, c’est ce qui nous a rassemblé.
Si je vous donne à chacun une baguette magique et que vous avez la possibilité de faire un featuring avec n’importe quel artiste vivant, lequel choisissez-vous ?
– Kanye West.
– Kendrick Lamar.
– Future.
– Stromae.
Et Ivoirien ?
– Je citerais les légendes du pays : Meiway, Magic System ou Alpha Bondi.
– Pour Meiway, c’est déjà prévu. Il nous avait fait une surprise, par vidéo, en nous l’annonçant.
– Tous ces feats sont possibles. Ce sont nos grands frères, ils connaissent notre travail et on sait qu’ils ne refuseraient pas.
Pour 2017, à quoi doit-on s’attendre ?
– Notre album arrive bientôt, il est encore en préparation et devrait sortir d’ici cet été.
– Un gros clip avec Dadju tourné au Nigéria arrive, également !
– On va également faire une performance à Genève en juillet et plein de showcases et concerts en Afrique.
Prévoyez une tournée à l’internationale, en dehors de l’Afrique ?
Oui, après la sortie de notre troisième album. On est en train d’arranger cela avec Universal. Une promo en France, aux États-Unis et dans les pays anglophones est prévue. On commence petit à petit à se projeter.
De tous vos showcases réalisés, quelles sont les villes ou les pays qui vous ont le plus marqués ?
– Je dirais le Tchad, le Niger, le Bénin, le Cameroun. En réalité, le public est chaud partout !
– Quand tu vas à l’étranger et que tu te rends compte que tu remplis tout un stade, comme au Niger, c’est vraiment touchant. C’est lourd pour des rappeurs africains qui viennent de Côte d’Ivoire de vivre ça, alors que dans notre pays, le hip-hop était en voie de disparition.
Lequel de vos titres, à votre avis, vos fans préfèrent-ils ?
– « Approchez, Regardez », il est connu partout ce titre.
– En Afrique, ils connaissent tous nos sons, c’est un truc de ouf !
Lorsque l’on est en groupe, il peut arriver la tentation des carrières solos. Est-ce un objectif de rester ensemble le plus longtemps possible ?
– Notre objectif est de marquer l’histoire. Déjà, à Abidjan, les gens sont fiers de nous. Maintenant, on essaye de se faire connaître en France avec des collaborations d’artistes locaux. On prend exemple sur nos grands frères Magic System.
– On s’inspire aussi des Beatles qui sont un groupe resté ensemble et soudé jusqu’au bout.
– Étant un groupe, on sait que viendra le moment où une
séparation pourrait arriver. Mais nous avons un objectif commun : obtenir un Grammy et montrer au monde entier le talent
des artistes ivoiriens.
– On est content de savoir que les Ivoiriens sont fiers de nous, on a un combat à mener et ce n’est que le début.
Si vous deviez citer « the places to be » à Abidjan ?
– À Abidjan, il y a tellement d’endroits cool ! Si tu veux vraiment connaître la ville, il faut aller à Yopougon.
– Pour clubber, tu peux aller au Lifestar, au Chill Out et au Mix où, tous les dimanches, Dj Arafat fait des shows.
– Après, si tu veux te faire un petit week-end tranquille, il suffit d’aller à Assinie.
Si je vous dis ROOTS, qu’est-ce que ça vous évoque ?
– La base, la culture, notre combat.
– Quand on parle de « roots », ça représente l’Afrique gagnante.
– C’est la base, la racine du monde, tout vient de l’Afrique.
– L’Afrique, la sagesse la tranquillité.
Édition : ROOTS n°19
Par Michael Kamdem
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