Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
José Da Silva, Président de Sony Music Entertainment Côte d’Ivoire, 57 ans.
Quel a été votre parcours jusqu’à la direction de Sony Music en Côte d’ivoire ?
Dans l’ordre : aiguilleur à la SNCF. Puis, Président de Lusafrica de 1992 à 2016. Manager de Cesaria Evora de 1987 à 2011. Directeur général du Kriol Jazz Festival, depuis 2008, et directeur général du marché Atlantique Music Expo au Cap Vert.
Sony Music vient de s’installer à Abidjan depuis quelques mois. Pourquoi cette destination ?
Nous considérons qu’Abidjan est la capitale culturelle de l’Afrique de l’ouest et une véritable plaque tournante. C’est la meilleure place pour travailler sur toute l’Afrique de l’ouest !
Quel est votre diagnostic de la musique africaine francophone actuellement ?
C’est une musique qui a beaucoup souffert de la crise du disque mondial, mais elle a toujours su se renouveler. Il faudrait plus de moyens pour qu’elle soit compétitive au niveau mondial, comme nos frères des pays anglophones. Par contre, je pense qu’il faut professionnaliser nos artistes, il faut qu’ils prennent plus au sérieux leur métier et qu’ils s’organisent mieux !
Depuis quelques années, l’Afrique est devenue hype et les sonorités africaines, notamment afrobeat, s’exportent mondialement. Selon vous, est-ce un simple effet de mode ou cela va-t-il s’inscrire dans la durée ?
Oui, je pense que, pour le grand public du Nord, c’est une mode et donc cela durera un temps.
Mais, pour le public africain, cela va s’inscrire dans la durée et, étant donné la grandeur du continent et le nombre croissant d’Africains dans le monde, on pourra passer ce cap de «mode».
Parlez-nous de vos nouvelles signatures…
Elles sont d’un très bon calibre et vraiment diverses. Hawa Boussim, la première, est une femme du Burkina Faso avec une voix exceptionnelle ; Révolution est un des meilleurs groupes de Zouglou de la Côte d’Ivoire ; Tour de Garde allie très bien l’Afro-Trap au Hip-Hop ; Soul Ban’g, un jeune talentueux, bon compositeur, qui vient de remporter le prix RFI ; Et la dernière venue, Lyah, dotée d’une très belle voix, avec un prochain single qui en surprendra plus d’un !
Que nous réservez-vous en matière de scènes et tournées ?
Pour pour le moment, nous travaillons plus sur la production audio et vidéo et préparons le live pour 2018 !
Comment se passe cette nouvelle vie à Abidjan ?
Très bien, Abidjan est une ville très agréable et pleine d’activités !
Quels sont les endroits où vous avez vos repères et que vous conseilleriez à quelqu’un qui découvrirait la ville pour la première fois ?
J’aime la musique live donc je dirais les clubs comme l’Acoustic, le Pam’s ou le Parker Place… Sinon, j’adore manger dans les maquis !
Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ?
Les racines de notre culture que je m’efforce de préserver dans toutes mes productions. Quelque soit la forme musicale, la racine permettra toujours de nous identifier.
Édition : ROOTS n°19
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