Ces figures noires font partie d’une Histoire qui me représente. Le combat, la résilience, la beauté, la majesté, le culot, mais aussi la souffrance et les maux qui la minent.
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Fred Ebami, Franco-Camerounais, 44 ans, artiste pop art peinture et digital, membre du collectif On A Slamé Sur La Lune, un collectif de poètes fous (Marc Alexandre Oho Bambe, dit Capitaine Alexandre et Albert Morisseau Leroy, dit Manalone).
Le dessin, une passion de toujours ?
Au moins depuis que j’ai 6 ans. Mes derniers souvenirs remontent à cet âge-là, gribouillant sur les murs de ma mère.
Comment décririez-vous votre style ?
J’ai un style mixed media. Je mélange mes influences old school, pop art, comics avec mes influences modernes, digitales, la photo, les couleurs et mes racines africaines.
D’où puisez-vous votre inspiration ?
Mon inspiration vient de la société et du monde qui m’entoure, de l’histoire de mon peuple, comme de l’actualité. Les paroles de musique parfois m’inspirent aussi, j’ai toujours voulu m’épanouir dans le monde de la publicité et de l’affiche.
Vous avez dessiné les grandes personnalités noires de ce monde. Vous considérez-vous comme un artiste engagé ?
Oui, complètement. Et, aujourd’hui, c’est encore plus assumé qu’avant. Ces figures noires font partie d’une Histoire qui me représente.
Le combat, la résilience, la beauté, la majesté, le culot, mais aussi la souffrance et les maux qui la minent.
Quels ont été les tournants ou les moments les plus marquants dans votre carrière ?
Ma première expo, organisée par mon frangin Capitaine Alexandre. Ce fut mon entrée dans le monde inconnu de l’art, je n’étais pas du tout à l’aise. Ensuite, ma première biennale de Dakar avec Wakh’art. Enfin, ma première expo solo à la galerie Jacques Devos / Espace Seven.
Il y a également eu mon Yes We Kanye, qui a dépassé les frontières et est arrivé chez TMZ. Et là, dernièrement, le visuel de Kamala Harris qui accompagne son élection comme vice présidente des États-Unis…
Je pourrais en citer d’autres car j’ai tellement de bons souvenirs, comme mon exposition solo à la boutique Nike des Champs Élysées. Du jamais vu dans l’histoire d’un shop Nike, et le fait d’être parmi, sinon le seul artiste pop art d’origine africaine à être répertorié dans le monde… C’est fou !
Édition spéciale Afrique Centrale, que représente le Cameroun pour vous ?
Le Mboa, c’est mon sang, c’est ma famille, ma grand-mère, mes racines, d’où je viens, ma fierté. J’aimerais tellement donner plus au pays de mes ancêtres et, aujourd’hui, j’espère que je les rends fiers.
Un message pour la diaspora camerounaise ?
Keep dreaming, but keep working towards it ! Nous avons de beaux jours devant nous !!!
Si je vous dis le mot “Roots”, vous me répondez ?
Le sol, les ancêtres, ce qui m’aide à m’encrer dans MON histoire. D’où je viens et ce que je construis. Qui dit roots, dit arbre, tronc, branches, fruits… On travaille pour que cela porte des fruits, on vient de racines qui ont fait germer un arbre et notre excellence en est le fruit. Merci ROOTS… One love !
Édition ROOTS spéciale Afrique Centrale
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