Contrôle d’identité stp ?
Moi, c’est DJ Masta Premier, j’ai 32 ans et je suis d’origine
camerounaise. Je suis DJ mais également producteur,
manager artistique et ingénieur dans le génie électrique.
Quand as-tu commencé à t’intéresser à l’univers musical ?
Depuis tout petit, depuis l’âge de 13/14ans, je m’intéresse à la musique. J’ai commencé au Cameroun en tant que danseur hip-hop. J’ai été bercé par cette culture urbaine à travers la danse. Au fil du temps, j’ai commencé à m’intéresser à la musique et au « djeeing », j’avais à peine 17 ans. J’écoutais beaucoup les DJs connus de l’époque comme DJ Jazzy Jeff, DJ Cut Killer, DJ Goldfinger. Je m’inspirais d’eux. J’écoutais les radios et j’avais l’habitude de collectionner les cassettes audio, ensuite les CD sont arrivés puis les MP3. J’ai suivi petit à petit l’évolution de la musique, à mon niveau. À partir de 2008, j’ai commencé à exercer en tant que DJ pro. J’ai appris à mixer tout seul, en regardant des tutoriels en ligne et en essayant de bidouiller par moi-même, petit à petit, les appareils.
Qu’est-ce qui t’a poussé à vraiment te lancer ?
C’est le fait d’être sollicité. Au départ, pour moi, c’était un jeu. Je mixais dans ma chambre avec un petit contrôleur. Je m’amusais à mixer pour mon plaisir. C’était un kiff et lorsqu’il y avait des fêtes de famille ou entre amis, c’est moi que l’on appelait naturellement parce que j’avais un petit équipement.
Petit à petit, les gens ont apprécié ce que je faisais et j’ai remarqué qu’on me contactait régulièrement pour animer les évènements, que ce soit des soirées
étudiantes ou des soirées entre amis. Je me suis alors dit : « pourquoi ne pas professionnaliser l’activité ? », et c’est comme cela, qu’à partir de 2008, j’ai rendu l’activité beaucoup plus professionnelle.
Pourrais-tu nous décrire ton univers musical, ce qui t’inspire ou ce que tu diffuses le plus ?
En tant que DJ, de la musique afro urbaine, même si je n’aime pas trop utiliser le terme « urbain » car on se rend compte qu’il ne veut rien dire. En général, c’est essentiellement de la musique afro, un peu plus
modernisée, se rapprochant des rythmes que l’on retrouve dans les musiques occidentales, telles que l’électro. C’est ce que l’on appelle aujourd’hui « afro beat », par exemple, mais l’afro beat reste très vaste. Je reste tout de même un DJ très généraliste. Je joue également du hip-hop, du r’n’b, de la dancehall, du zouk, de la kizomba, de la salsa. Je joue vraiment de tout parce que mon background musical est très large et varié. Quand j’étais jeune, j’écoutais de tout.
Par exemple, mon artiste préféré, Usher, n’a rien à voir avec l’afro beat.
C’est ce que j’écoute personnellement mais, lorsque je suis entré dans l’activité DJ pro, j’ai très souvent été sollicité dans l’afro. Du coup, petit à petit, j’ai commencé à me spécialiser dans ce registre-là.
Aujourd’hui, j’essaye moi-même d’être ma propre source d’inspiration en essayant d’être différent et en collaborant avec divers artistes et d’autres DJs.
J’essaye d’être le plus ouvert possible au monde de la musique et d’ailleurs je propose aussi un label de production et management de DJs, surtout dans l’afro.
Mon but est d’apporter un cadre et un certain professionnalisme à ceux qui souhaitent se lancer ou qui sont déjà présents sur le marché. En leur proposant une structure bien en place, qui leur apporte tous les moyens nécessaires que ce soit financier ou en ressources humaines, tels qu’un chargé de communication, un attaché de presse ou manager leur permettant de mieux orchestrer et organiser leur carrière.
Des projets pour l’année à venir ?
Oui, en tant que producteur. Je fais de la composition et j’ai un projet en cours qui est déjà sur le marché, depuis plus d’un mois. C’est un single en featuring avec l’artiste camerounais Locko, j’ai également un deuxième featuring, c’est une exclu, avec l’artiste du Gabon J Rio, sur un rythme tendance mi-Ghana / mi-Nigéria.
Un album est en cours de préparation et les singles que je sors maintenant sont en prélude de l’album qui va arriver début 2018. Je travaille sur un nouveau projet dans le milieu afro qui me tient particulièrement à cœur.
Le projet aura pour but de rassembler différents artistes afro sur un même son. Il touchera particulièrement la nouvelle génération d’artistes, afin qu’ils fassent des collaborations comme on peut voir aux Etats-Unis avec DJ Khaled ou DJ Snake. Beaucoup de DJ le font déjà, mais je veux me focaliser sur le secteur afro. L’album s’appellera « Vision », je vous donne une exclusivité !
Aurais-tu des projets spécifiques à l’Afrique ?
À travers un label que j’ai créé, j’ai signé deux jeunes artistes camerounais. C’est un label qui aura pour but de produire des artistes, pas seulement des DJs, mais des chanteurs de la zone africaine. J’ai commencé par le Cameroun, car c’est mon pays d’origine.
Si tu as un conseil à donner à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans la musique ?
C’est de prendre du temps, d’observer et d’apprendre auprès d’autres DJs plus professionnels. Ne pas se précipiter car chaque chose arrive en son temps. Il ne faut pas se contenter des retours des proches car ils vous mentent. Même si on mixe mal, le copain dira toujours que l’on a assuré. Il faut toujours être à l’écoute de la critique pour pouvoir améliorer ses qualités de mix et ne pas se reposer sur ses lauriers. Surtout : toujours essayer d’être unique en son genre !
Si je te dis le mot « ROOTS », cela t’évoque quoi ?
Appartenance. L’appartenance à un style de vie.
Édition : ROOTS n°19
Par Stella Mendès
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