L’histoire du Bogolan commence avec un chasseur. La légende raconte que ce dernier se promenait avec un vêtement jaune, couleur provenant de l’arbre du N’gallama. Un jour de chasse, il se voit obligé d’aller chercher son gibier dans une mare boueuse. Il le prend et le met à son épaule. Une fois chez lui, il donne son vêtement à laver à sa femme qui peine à enlever les traces noires.
C’est alors qu’une nouvelle idée émerge : décorer le tissu jaune.
Depuis quelques années maintenant, certains créateurs ont délaissé les couleurs flamboyantes du wax pour se lancer dans la confection de bogolan. Tissu traditionnel malien aux couleurs plus sobres : jaune, noir et blanc. Originaire du Mali mais aussi confectionné en Guinée et au Burkina-Faso, le terme « bogolan » signifie en bambara : « fait avec de la terre ».
Les Secrets d’un savoir-faire ancestral
Le bogolan est fabriqué de manière artisanale. Le coton tissé est trempé dans un mélange de feuilles d’arbres afin d’être teint. Les motifs tribaux sont ensuite réalisés avec de la boue, à main levée. La réaction chimique qui va alors se produire va donner la couleur noire caractéristique de ce tissu.
Ensuite, lorsque la boue a bien séché, le tissu est rincé à l’eau afin d’en retirer l’excédent. Les teintes plus claires, comme l’ocre notamment, sont obtenues à partir d’un mélange de soude, de céréales et de cacahuètes.
Une symbolique forte
À l’origine, chaque motif réalisé sur le bogolan possède une symbolique forte. Ces motifs sont souvent inspirés des scènes de la vie quotidienne ou de la nature. Le bogolan était alors utilisé pour les mariages et la chasse. Il était aussi chargé d’une valeur de protection. Progressivement, la symbolique qui l’entoure a progressivement disparue.
Maintenant, le tissu s’exporte à travers le monde et surtout dans la communauté afro-américaine. Le domaine de la haute-couture s’y est aussi mis, signe ultime d’une acceptation généralisée. Mention spéciale au créateur malien Chris Seydou, l’un des premiers à avoir redonné ses lettres de noblesse à ce tissu traditionnel !
Édition ROOTS n°21 – Spécial Mandé
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