MOUSSIER TOMBOLA : « Je dois tout au Sénégal »

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Moussier Tombola, 31 ans, d’origine sénégalaise. Je suis humoriste, comédien, présentateur télé, auteur-compositeur, interprète et voix off.

Travailler dans « l’entertainment », une envie de toujours ?

J’ai longtemps oscillé entre deux rêves : être comédien ou handballeur professionnel.
J’ai fait du handball pendant 11 ans, mais pour passer pro, il fallait être bon à l’école, ce qui n’était pas mon cas, alors je me suis tourné vers l’humour (rires). L’histoire de mon personnage « Moussier Tombola » est née en 2009.
J’ai fait une vidéo et, 2 jours plus tard, mon manager Samba Kanté m’a proposé de faire partie d’un plateau d’humoristes sur Paris appelé le Samba show. Depuis, on ne s’est plus quitté et cela va faire 10 ans, aujourd’hui. Entre temps, il y a eu la parenthèse musicale… J’ai toujours été dans la musique, faisant partie d’un collectif appelé le « C.A.M.P ».
On a fait des spectacles dans le monde entier.
C’était quelque chose d’assez sérieux. On était une quinzaine sur scène, avec des acteurs, chanteurs, slameurs… En entrant dans la peau du personnage de Moussier Tombola, le plus dur n’était donc pas le côté artistique, car j’adorais ça, mais le fait d’être seul, pour la première fois de ma carrière.

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Comment est né le tube Corde à sauter ?

Tout a débuté sur un pari. J’étais dans un parc d’attractions avec une amie. Tout le trajet, nous avons écouté du coupé-décalé et je n’en pouvais plus (rires). Alors, en sortant de la voiture, je lui ai dit: « Ça, ce n’est pas de la musique ! Je te promets que demain, je te chie une bêtise pareille ! » (rires). Le lendemain, je me rends en studio et voilà…
On clipe la musique avec tous mes amis et, au bout d’une semaine, on arrive à 100 000 vues.
Un soir, à 3 heures du matin, un ami m’appelle pour me dire que mon son passe en boîte de nuit ! Quelques jours après, on m’appelle pour faire mes premiers bookings.
Je n’avais jamais fait ça de ma vie mais ça s’est très bien passé…
Ce que je trouve génial, c’est que même les enfants nés après Corde à sauter  écoutent le morceau !
Ça a été le morceau de ma vie, on n’en fait pas deux comme ça.

Quelle est votre valeur ajoutée par rapport à la pléiade de néo-humoristes des réseaux sociaux, qui aspirent à la même carrière que vous en télé ?

La chance que j’ai eue est que les enfants font partie de 80% de mon public. Quand tu as les enfants avec toi, tu as tout gagné, parce que les parents valident, surtout si tu inspires un personnage positif comme le mien.
Grâce à eux, j’ai aujourd’hui une émission chez Gulli France, Gulli Africa et SafariGo en Afrique du Sud.

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Quelle est votre actualité artistique ?

Je prépare un spectacle musical pour le début de l’année 2019. C’est un spectacle pour les enfants, mais actuel, qui ressemble aux enfants d’aujourd’hui. Il s’agira d’une sorte de tour du monde de Moussier Tombola. Dans chaque pays où il se balade, il y aura une énigme, et le but sera de rassembler des pierres. Lorsque l’on réunit toutes ces pierres, le génie de la pierre apparaît et nous exaucera un vœu. Ma mission et celle des enfants sera donc de rétablir le bonheur dans le monde entier. L’idée étant de leur faire comprendre qu’on peut vivre heureux, tous ensemble.

Que représente le Sénégal pour vous ?

Mes parents sont Sénégalais et c’est cette culture sénégalaise qui a influencé mon personnage et conquis la France. Le Sénégal représente toute ma vie. D’ailleurs, j’y retourne souvent. Avec Samba Kanté, nous avons créé un festival d’humour appelé Dakar fait sa comédie. Pour la première édition, l’année dernière, nous avons même été invité par Macky Sall, au palais présidentiel.
Il nous a dit qu’il adorait ce que nous faisions et qu’il tenait à nous soutenir dans ce projet ! Je dois tout au Sénégal.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour cette année 2019 ?

Que les parents fassent plus d’enfants, comme ça j’aurai plus de vues (rires). Plus sérieusement, souhaitez-moi d’avoir la santé, ça me suffira amplement.

Si je vous dis « ROOTS », qu’est-ce que ça vous évoque ?

Quand j’entends « Roots », je revois mon pote de 6e de collège, aux longs cheveux, qui ne se lavait pas…
Lorsqu’on lui demandait : « mais pourquoi tu fais ça ? », il répondait : « J’suis un roots ! » Voilà ce que ça m’évoque ! (Rires).

Édition ROOTS n°22 – Spécial Djolof