Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Alexandre Becher, j’ai bientôt 45 ans, je suis directeur artistique et relations publiques pour le groupe Pefaco Hôtel depuis bientôt deux ans.
Comment votre parcours vous a-t-il mené chez Pefaco… et au Congo ?
J’ai commencé par des études hôtelières. J’ai fait quelques années dans la restauration. J’ai également eu un passé dans le mannequinat et la mode. Puis, j’ai monté un resto que j’ai lancé avec un copain. Quelques temps après, j’ai rencontré le PDG des magasins Graine d’intérieur en 2000. Il développait sa chaine de magasins, nous avions eu un bon feeling et j’en ai été le DG une dizaine d’années. Puis, j’ai lancé ma boite spécialisée dans la décoration luxueuse. J’ai fait Entre temps, j’ai également travaillé pour une galerie car j’avais quelques accointances dans le milieu. En fil rouge, je faisais le salon Maison & Objet depuis 15 ans, et c’est ainsi que j’ai rencontré le patron du groupe Pefaco. Il m’a alors raconté son projet d’hôtel en Afrique, avec de belles valeurs, puis a fini par me proposer le challenge. Je ne connaissais pas particulièrement l’Afrique mais j’étais hyper open. Évidemment, je ne pouvais pas accepter sans y être allé auparavant. Quelques jours après, je reçois des billets en première classe pour accompagner le boss à Brazzaville. J’ai visité l’hôtel et y ai fait un audit pendant 4 jours. J’avais carte blanche. Ayant fait de la ressource humaine, de la déco, de la galerie, de l’organisation de soirée, mon profil pluriel était un atout pour appréhender ce défi. Je suis allé voir la ville, j’ai préparé mon voyage en amont, me suis renseigné sur la culture, la rumba, j’ai visité Poto Poto, l’école d’art, etc.
À mon retour, je comprends alors que le boss me propose un poste à temps plein et non une simple mission freelance. J’arrivais à un tournant de ma vie et le projet me faisait triper ! Je n’aurai pas quitté la France pour les États-Unis ou Londres, mais le Congo m’a inspiré. J’ai alors décidé de foncer dans cette aventure.
Quel a été votre défi en reprenant la direction artistique du Pefaco ?
C’était un hôtel « neutre », qui avait pour points forts d’être situé en face de l’aéroport et doté des standards internationaux. Je voulais y faire une transformation culturelle. Pour moi, il n’était pas concevable, en étant en Afrique, de ne mettre que des Blancs à la communication. Je suis beaucoup sorti, j’ai été voir la concurrence, j’ai été voir les sapeurs, je suis allé à Kinshasa, j’ai voyagé à travers le pays pour essayer de m’imprégner de la culture locale. J’ai changé les codes. Par exemple, nous sommes les seuls à avoir du personnel en tenue officielle avec des imprimés africains. J’ai également eu un coup de cœur pour de nombreux artistes, peintres notamment, que nous exposons continuellement, et gracieusement, au sein de l’hôtel. Je veux en faire un lieu de culture, un lieu d’exposition, un lieu de mise à l’honneur de l’Afrique. Nous prêtons l’hôtel pour des tournages de clips, de films… Nous accueillons régulièrement de nombreux artistes, dont l’un des artistes de votre cover (Fally) qui est client chez nous.
Quels sont les projets pour 2018 ?
D’ici un mois, nous mettons en place avec un collectif une expo d’art contemporain, avec uniquement des artistes congolais. Des sculptures très street art !
Nous allons essayer de faire une programmation de 4 à 5 expositions sur l’année. Il y a les ateliers Sam avec lesquels nous collaborons. Il y a la Rencontre Internationale d’Art Contemporain, en septembre, dont Pefaco est l’un des partenaires et mécènes officiels.
Un message à la diaspora qui serait de passage à Brazzaville ?
Chez nous, vous y trouverez une âme. C’est un hôtel aux courbes contemporaines et à l’intérieur africain. C’est l’un des meilleurs au niveau de la qualité de la nourriture :
notre restauration italienne et traditionnelle française avec des produits importés d’Italie et de France, et qui plaisent notamment à une certaine diaspora. Sans oublier notre belle restauration africaine. Pourquoi venir chez nous ? Parce que ce n’est pas un hôtel tape-à-l’œil. Si la diaspora veut se sentir chez elle, sans jugement… Enfin, pour la vitalité du Pefaco.
Le vendredi, nous avons un artiste live gratuit ; le samedi, il y a un DJ pour un happy hour de 18h à 23h où on peut danser ;
le dimanche, il y a un super pool jazz brunch avec les 3 cuisines du monde et un orchestre.
C’est un hôtel où les familles peuvent venir, où un jeune qui a économisé dans la semaine peut s’offrir un verre avec sa
copine, à côté d’un ministre… Voici ce qu’est le Pefaco hôtel.
Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque quoi ?
Je pense à votre magazine, qui m’a séduit parce que je le trouve chic, élégant, glamour, avec un vrai contenu. Je suis très content que la marque Pefaco soit associée à l’image de ce magazine.
Édition ROOTS n°20 – Spécial Kongo
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