Il est étonnant de se dire que parmi les plus de 900 écoles de coiffure qui existent en France, l’école Olilor doit être l’une des seules à être cosmopolite. Elle permet à ses élèves de passer leur examen en s’exerçant sur les cheveux de leur choix, afro ou caucasien.
La rencontre avec le directeur de l’école, Francis Olilo, franco-
ivoirien, permet de savoir en profondeur ce qui se passe derrière cette structure.
Olilor est un groupe contenant une école de coiffure cosmopolite, une gamme de produits cosmétiques ainsi que des supports éducatifs.
Les débuts ont été assez difficiles. Francis Olilo part du principe qu’il faut s’adapter à la société dans laquelle on vit et ne pas s’attendre à ce qu’elle nous aime. Il s’attendait donc à ce qu’il y ait des obstacles sur son parcours.
La nouveauté qu’apporte cette école, attachée à la diversité, complique son insertion dans un milieu capillaire restreint.
Depuis 4 ans, les taux de réussite des élèves d’Olilor s’élèvent à 90 %. Ce chiffre est supérieur à celui de plusieurs écoles qui possèdent déjà une réputation, des infrastructures et matériels de dernier cri. Ce résultat s’explique par le travail en amont que déploie l’équipe, 6 jours sur 7.
Le groupe crée ses propres manuels cosmopolites où l’on retrouve des informations sur les cheveux crépus, métisses et lisses. Ces informations proviennent de recherches et de nombreuses expériences. Pour arriver à ce stade, Francis Olilo a dû s’entourer de personnes comprenant la mission à accomplir et munis d’autant de motivation que lui.
Le brevet de coiffure classique oblige aux élèves à travailler sur des cheveux caucasiens. Olilor vient combler ce manque en imposant lors du passage à l’examen, de travailler sur les cheveux afro. À la sortie de l’école, les élèves ont donc des connaissances sur tout type de cheveux.
Pour continuer à donner de bons rendements, Olilor fait également appel à des modèles cheveux ou maquillage afin d’entraîner ses élèves.
Francis Olilo ne veut pas qu’il y ait un diplôme propre aux cheveux afro, mais qu’il soit intégré dans le cursus des études capillaires et que les étudiants puissent avoir le choix.
Pour lui, il est important que la population se reveille, comprenne l’importance de ce qui est en train de se produire et participe à ce changement, car nous vivons dans une société cosmopolite.
Pour Francis Olilo, il faut une pensée collective et non-ethnique pour que tout le monde puisse s’y retrouver. Il rêve, qu’un jour, tous les jeunes de la diaspora entreprennent afin qu’ils soient des leaders de manière à ce que les générations futures puissent avoir des repères, des modèles.
Par Anne Duret
Édition : ROOTS n°19
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