Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Nathalie Brigaud Ngoum, originaire du Cameroun, âgée de 48 ans, épouse et maman de 2 enfants. De formation littéraire d’abord et ensuite Ingénieur marketing et commercial. Je suis aujourd’hui Chef cuisinier, créatrice, photographe et consultante culinaires. Fondatrice et dirigeante d’Envolées Gourmandes, créatrice et rédactrice du blog http://www.envoleesgourmandes.com. J’ai mis sur pied un concept inédit mariant écriture et cuisine et je viens de terminer un cursus dense à l’École Hôtelière de Paris. Je suis une amoureuse passionnée de mets et de mots.
D’où est venue cette passion pour la cuisine ?
De ma maman, cordon bleu reconnu et de mon imagination toujours en ébullition.
Comment décrirais-tu ton univers culinaire ?
Créatif, foisonnant, savoureux, coloré, parfois surprenant, mais toujours gourmand.
Je sublime les produits d’ici et d’ailleurs, avec une tendresse particulière pour les aliments de mon enfance (igname, manioc, patate douce, avocat, banane plantain, taro, macabo, mangue, agrumes, épices…).
Un chef pour modèle ?
Il y a plusieurs chefs dont j’admire les réalisations. J’en citerais quelques-uns :
Babette de Rozières, Hélène Darroze, Rougui Dia pour avoir imposé chacune leur univers culinaire et leur
caractère au grand public depuis plusieurs années.
Thierry Marx, Loïc Dablé, Philipe Etchebest et Gordon Ramsay qui sont des Chefs atypiques.
Dieuveil Malonga et le Chef Anto pour leur travail de recherche et des initiatives de mise en avant d’autres chefs d’origine africaine.
Quant à Christian Abégan, c’est un auteur, un Chef, un chanteur lyrique, un amoureux de l’art floral et un animateur d’une belle émission télévisée sur la cuisine. Un éclectisme qui me parle, m’inspire et me rassure.
Les aliments ou produits que l’on retrouve souvent dans tes plats ?
La banane plantain autour de laquelle j’ai mitonné une vingtaine de recettes originales que j’aimerais bien éditer,
les fromages d’Auvergne, le citron, le gingembre sous toutes ses formes, les fruits, les légumes, les produits
biologiques, le poisson, les herbes aromatiques…
Tes épices favorites ?
Toutes celles dont l’Afrique regorge et particulièrement le Cameroun. Le poivre de Penja, le djansan, le pèbè, l’essesse, le hiomi, le mbongo, la rondelle…
Ta cuisine favorite ?
Je suis ouverte aux autres, donc aux goûts d’ici et d’ailleurs. Je n’ai donc pas fini de découvrir les merveilles culinaires du vaste monde et surtout de l’Afrique. Cependant, à ce jour, le ndolè de ma maman, son mets de courge et sa sauce de gombo au poisson fumé, comme les autres délices du littoral du Cameroun restent mes plats préférés.
Ton plat français préféré ? Ton plat africain préféré ?
Difficile de choisir parmi toutes les recettes de la cuisine traditionnelle française, découvertes lors de ma formation à l’école de la rue Médéric. Je me suis délectée de la sole sauce bonne femme (filets levés, persil, échalote, champignons de Paris, beurre, vin blanc…).
Le tiep bou dien sénégalais m’a conquise et, depuis peu, la cuisine éthiopienne.
Les bonnes adresses pour faire tes courses ?
Les marchés de ma ville et des communes voisines dont j’adore l’ambiance, les couleurs, les odeurs. Les magasins de produits biologiques, Château rouge et depuis quelques mois, le magasin Bao au centre commercial de Bobigny qui regroupe en un seul endroit les produits du soleil avec un grand accent mis sur la traçabilité.
C’est quoi la touche Envolées Gourmandes ? Ce qui te différencie des autres chefs cuisiniers ?
Le cœur des aliments qui bat au rythme de celui des clients et des fournisseurs. Ma singularité, une sensibilité littéraire et poétique. Un velouté de mangue aux agrumes m’émeut aux larmes, un gâteau de noix de coco et gingembre me donne envie d’écrire un poème. Les ateliers que nous proposons aux entreprises comme aux particuliers ont pour but de faire partager le goût de la cuisine, de réveiller la fibre créatrice des participants. Envolées Gourmandes, c’est l’inventivité dans l’assiette et par la plume.
Ton restaurant africain à Paris fétiche ?
Je fréquente plusieurs restaurants différents lorsque j’ai un peu de temps. Mon dernier coup de cœur est un établissement éthiopien du 19e arrondissement, rue Armand Carrel.
Si je te dis le mot « Roots », cela t’évoque quoi ?
La sève qui irrigue l’arbre. Le sang qui vivifie le corps. Roots, c’est le sous-bassement, l’implantation, l’appartenance à un terroir, à une tradition. La force qui nous vient de notre passé, nous porte dans notre présent et nous aide à nous projeter de façon plus assurée vers notre avenir.
Édition : ROOTS n°19
Par Michael Kamdem
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