Contrôle d’identité s’il vous plait ?
Djiby Sy, j’ai 24 ans. Je suis d’origine sénégalaise-mauritanienne et en ce moment je vis à Paris, après deux années passées à Los Angeles. Je me baladais entre la côte Ouest et New York où mon agence est basée.
Le retour à Paris après 2 ans d’aventure américaine n’est pas trop compliqué ?
Pendant un long moment, j’avais l’impression que mon cerveau était resté à L.A. Mais tu reviens avec une autre mentalité. J’ai beaucoup appris là-bas, ce fut une bonne école de la vie. J’avais besoin d’un endroit où grandir. Au départ, je pensais à Londres, mais finalement ce fut les États-Unis. Et je rentre à Paris pour mettre en pratique tout ce que j’ai pu apprendre Outre-Atlantique.
Los Angeles était une étape de ta vie ou te vois-tu y vivre plus tard ?
C’est difficile à dire car j’aime aussi New York. Je suis un citoyen du monde, à vrai dire. Je vais là où il y a du boulot. Je n’ai pas encore de vie de famille, donc je suis encore libre de mes mouvements.
Comment as-tu atterri dans l’univers du mannequinat ?
Le mannequinat est venu un peu par hasard. Je bossais au départ sur les tournages de film, en production. Dès que je bossais sur un clip ou une pub, on me demandait à chaque fois si je n’étais pas modèle. Petit à petit, l’idée a germé dans ma tête. De là, j’ai rencontré du monde, dont mon agent Gaspard avec qui je bosse actuellement, et j’ai pu signer dans une agence new yorkaise. Maintenant, je joue cette carte à fond, car j’y ai pris goût. Poser et défiler sont des choses qui m’éclatent !
Tu es donc revenu à Paris pour te consacrer pleinement à ta carrière. Pourtant, de nombreux spécialistes s’accordent à dire que New York est la ville mondiale où il y a le plus de débouchés pour un mannequin noir…
Je n’ai pas peur. Je considère même mon retour à Paris comme un challenge. Il faut se fixer des objectifs et les atteindre. Je me dis que je suis français, j’ai fait mes preuves aux États-Unis et je reviens chez moi.
Peux-tu justement nous parler de tes différentes collaborations aux États-Unis ?
Quand j’étais à L.A, j’ai shooté pour des marques françaises, des marques suédoises et bien sûr américaines. J’ai fait le CR magazine de Carine Roitfeld, ce fut ma première expérience magazine. En ce qui concerne les apparitions télé, j’ai dû refuser pas mal de choses car je dois faire très attention à mon image. À mon retour en France, il y a eu une collaboration entre RAD, Nekfeu et Adèle Exarchopoulos (actrice dans La vie d’Adele) et je faisais partie de l’équipe de Nekfeu qui gérait la collection capsule homme.
Te considères-tu comme un fashionista ?
Clairement, oui. Depuis deux ans, si tu regardes mon compte Instagram, je ne poste quasi que des photos de styles, de mannequins… Qui pose pour qui ? Qui a fait telle ou telle campagne de pub ? Quand je vais dans des castings ou que je traîne avec mes potes modèles, ils se foutent souvent de ma gueule (rires). Je suis un banlieusard et je reste toujours avec mes baskets. Mais derrière cela, je peux te mettre la petite paire de Louboutin que personne n’aura. Je me fous de marier du Nike avec du Givenchy, j’aime oser. J’ai une manière de m’habiller très spéciale et je reste à l’affût des nouveaux créateurs.
Si tu devais passer une journée avec un créateur…
Je dirais Olivier Rousteing. J’ai vraiment aimé sa campagne Balmain où il prenait des personnes de la même famille et les shootaient ensemble : les sœurs Hadid, les sœurs Jenner, les frères Cabral. Cette campagne m’a vraiment parlé ! Et pour ne rien gâcher, nous avons de nombreux amis en commun.
À quelle célébrité t’identifierais-tu le plus en terme de look ?
Kanye West, j’aime beaucoup. Il pèse des millions, s’habille chez des grands couturiers et n’hésite pas à placer sa paire de Jordan avec un pull troué de partout ! Il se fout de tout et ça me plaît…
Pour l’instant, ta carrière prend son virage parisien, mais as-tu un plan prédéfini sur les 5 prochaines années ?
J’étais sur la production avant le mannequinat, c’est une partie de moi. Pour l’instant, je me concentre à fond sur le modeling et je suis à 100%, pour être sûr de ne rien louper. Pour la production, j’ai 5 ans d’expérience et cela restera ma base pour le futur, avec ou sans mannequinat.
Si je te dis “Roots”, cela t’évoque quoi ?
Peu importe la personne que tu deviendras, n’oublie jamais d’où tu viens.
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