Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Dieuveil Malonga, j’ai 25 ans et je suis d’origine congolaise, né à Brazzaville. Je suis aujourd’hui chef cuisinier.
D’où est venue cette passion pour la cuisine ?
Cette passion est venue de ma grand-mère. J’ai fait 3 ans de formation en Allemagne, pays où j’ai grandi. J’y ai passé pratiquement toute ma vie, ça ne fait qu’un an et demi que je suis en France. J’ai notamment travaillé dans plusieurs restaurants étoilés en Allemagne et ici-même en France.
Tu définis ton univers culinaire comme de l’afrofusion…
L’afro fusion est un pont culinaire entre les cuisines africaines. L’objectif de l’afro fusion est de promouvoir la cuisine africaine, de casser un peu les codes et c’est ce que je fais aujourd’hui. Je vais dans plusieurs pays en Afrique, trois fois par mois en moyenne. Je vais me ressourcer chez les grand-mères, puiser dans leur savoir et je ramène tout cet apprentissage dans mon laboratoire. C’est ma façon d’universaliser la cuisine.
Un chef pour modèle ?
Guy Savoy.
Les aliments ou produits que l’on retrouve souvent dans tes plats ?
Il faudrait une journée entière pour tous les citer ! Je n’ai pas de favoris parce que chaque plat africain a toujours une histoire et du coup j’essaye à chaque fois d’en créer une autre plus moderne. Par exemple, récemment lors de mon dernier voyage au Cameroun, j’ai vu une cinquantaine d’ingrédients différents. Selon que tu sois à Bamenda, Douala, au Nord… Chaque ville a ses propres épices. Quand tu vas au Nigeria, tu as une centaine d’épices, impossible de s’y retrouver, mon objectif est donc de fusionner tout cela à ma façon. Cependant, j’aime utiliser le poivre de Penja, les épices qu’on utilise pour réaliser le “mbongo tchobi”. Il y a aussi la badiane que j’utilise souvent et qu’on retrouve dans ma cuisine. Sans oublier la poudre de crevette.
Ta cuisine favorite ?
La cuisine camerounaise parce qu’elle a une grande diversité culinaire. Après, je dirais le Congo, puis le Gabon étant donné que ce sont des pays voisins.
Ton plat français préféré ? Ton plat africain préféré ?
Le cassoulet pour le plat français et en plat africain ce serait le saka saka.
Les bonnes adresses pour faire tes courses ?
Les Galeries Lafayette où il commence à y avoir des produits afro. Sinon, il y a Château Rouge et aussi la Grande Épicerie de Paris où on peut retrouver des produits typiquement africains.
C’est quoi la touche Dieuveil Malonga ? Ce qui te différencie des autres chefs cuisiniers ?
Ce qui me différencie des autres chefs cuisiniers, c’est ma source: les grand-mères. Je m’inspire d’elles en donnant cette touche de modernité. Je fusionne et modernise. Par exemple, élaborer un plat en mixant des produits d’Afrique du Sud et du Congo te permet d’obtenir un plat totalement original et c’est ce qui fait ma force.
Quels sont tes projets à court et moyen terme ?
Là, je fais mon parcours sur l’Afrique. Je voyage pour apprendre auprès des grand-mères. J’ai créé une plateforme qui s’appelle “Chef In Africa”, l’objectif est de donner de la lumière aux chefs. Quand tu arrives dans n’importe quel pays d’Afrique, tu entres dans l’application et en quelques clics tu retrouves tous les chefs de la ville. J’étais récemment en Côte d’Ivoire afin d’inaugurer ce projet et commencer le recensement des chefs locaux. Il y en a qui sont plus talentueux que moi mais n’ont pas la visibilité qu’il faut. À terme, monter des écoles de cuisine, former des jeunes en Afrique, c’est très important.
Si je te dis le mot « Roots », cela t’évoque quoi ?
ROOTS m’évoque Brenda Fassie, Nelson Mandela, des gens qui m’inspirent. Je pense aussi aux chansons d’Angélique Kidjo.
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