Traversée par des navigateurs arabes, portugais ou encore anglais, l’île de la Réunion n’est véritablement habitée que lorsque les Français en prennent possession au milieu du XVIIème siècle. Bien que sauvage, on considère, déjà à l’époque, l’île comme un petit bout de paradis et les français décident de s’y installer avec leurs esclaves malgaches. À partir de là, on ne pourra plus dissocier Madagascar de la Réunion, puisqu’on considère aujourd’hui que 80% de la population réunionnaise a du sang malgache dans les veines. Les trafiquants arabes et portugais les fournissent aussi en Kafirs, esclaves d’ Afrique orientale et de l’intérieur du continent. Les descendants de ces esclaves africains et des colons français constituent la première ethnie de l’île: les créoles appelés aussi cafres Le métissage culturel pour lequel l’île est connue résulte de l’abolition de l’esclavage en 1848. les anciens propriétaires blancs ruinés pour la plupart, après 1848, fuirent dans les hauts plateaux de l’île où se concentrent d’ailleurs aujourd’hui leurs descendants surnommés « Yabs ». De nouveaux ingrédients s’ajoutent au cocktail réunionnais à cause de la mésentente entre anciens esclavagistes et esclaves : les travailleurs indiens, «Malbars»; leur succéderont, au XXème siècle, Chinois et Arabes. En témoignent les successions d’enfants de peau blanche à chocolat au lait, la population réunionnaise est le fruit d’un amour qui dépasse les barrières de la religion, des coutumes ou des croyances. Outre le climat et la nature, la beauté de l’île réside aussi dans ce brassage aussi bien génétique que culturel. Chaque civilisation a apporté sa touche à la culture réunionnaise aussi bien dans la langue (créole) que l’architecture (temples hindouistes côtoyant les mosquées), la gastronomie ou la musique (maloya aux rythmes africains).
Édition : ROOTS n°4
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