ANTOINETTE NYOUNG : Exécutive coach, consultante en stratégie d’entreprise et hypnothérapeute.

« Ma passion pour l’humain et ses capacités de transformation m’a amenée à me former et à me certifier en hypnose. »

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Antoinette Nyoung, j’ai 43 ans, originaire du Cameroun. Je suis exécutive coach, consultante en stratégie d’entreprise et hypnothérapeute.

Revenons sur votre parcours professionnel. Quelle trajectoire vous a mené à devenir coach ?
Mon parcours académique comprend un Master 2 en droit des assurances, une discipline dans laquelle j’ai exercé pendant plus de 15 ans en tant que manager au sein de grands groupes bancaires et d’assurances en France. À travers ces années, j’ai observé l’importance des relations humaines dans les environnements professionnels, ce qui m’a conduit à explorer de nouvelles approches pour aider les individus et les entreprises à se développer harmonieusement.
Ma passion pour l’humain et ses capacités de transformation m’a amenée à me former et à me certifier en hypnose et en PNL (Programmation Neuro-Linguistique). J’utilise activement ces méthodes dans mes coachings pour aider mes clients à surmonter les blocages, à exploiter leur plein potentiel et à créer des vies plus épanouissantes. Pour compléter mon approche, je me suis également formée en stratégie d’entreprise à HEC et en executive coaching.
Au fil du temps, j’ai orienté mon accompagnement vers les entreprises,
car j’ai constaté que les besoins humains d’écoute, de reconnaissance et de valorisation sont souvent négligés dans ces milieux. Cela génère des dépressions, des burnouts, et un mal-être général. Pour moi, le coaching en entreprise est un moyen de prévenir ces maux et d’offrir aux employés des solutions durables pour retrouver équilibre et motivation.

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Décrivez-nous l’éventail de vos compétences…
Je suis experte en leadership d’influence et le coaching exécutif. Je travaille avec des dirigeants d’entreprises, des entrepreneurs, des équipes et des jeunes leaders pour les aider à développer leur potentiel et à prendre des décisions éclairées. J’utilise aussi des techniques d’hypnose pour permettre aux personnes de débloquer des freins inconscients et amorcer de réels changements. Mes compétences incluent également la stratégie d’entreprise, l’accompagnement au changement et le développement personnel.

En quoi consiste un coaching avec vous ? Y a-t-il processus uniformisé, en terme de méthode et de temps ?
Chaque coaching est unique car adapté aux besoins spécifiques du client, mais il suit un cadre méthodologique précis. D’abord, j’évalue les objectifs et défis de la personne ou de l’équipe. Ensuite, j’élabore avec mon client un plan d’action basé sur des séances régulières. Le temps dépend des objectifs néanmoins je recommande un accompagnement d’une durée minimum de 4 mois à une année maximum. Car le but du coaching est de rendre le client autonome, nous ne sommes pas en thérapie donc il doit y avoir une fin à l’accompagnement.

Si vous deviez nous citer quelques-unes de vos références ?
Pour des raisons de confidentialité, dans la mesure où je travaille essentiellement avec des personnes physiques, je ne peux citer de noms, néanmoins, je travaille avec des directeurs universitaires, des managers dans le secteur bancaire et des entrepreneurs. J’ai également deux références que je peux partager avec vous. En France, je collabore avec American Steak House, une chaîne de restaurants que j’accompagne dans le développement de son réseau de franchises. Au Cameroun, j’accompagne l’association de The Okwelians pour le programme OFYCL où je coache de jeunes leaders dans leur développement professionnel.

« Nous sommes désunis à cause de notre héritage psychologique transgénérationnel que nous portons jusque dans nos entreprises sans en avoir conscience. »

Quelles sont vos perspectives d’expansion sur le continent africain ?
L’une de mes grandes ambitions est d’étendre mes services au sein des entreprises et organisations à travers le continent, en particulier avec ma méthode RAMAE (Reconnexion Aux Mémoires Africaines Enfouies) afin que chacun puisse lever les blocages inconscients qui sont un frein au développement économique et social du continent.
Beaucoup de gens disent que les Africains ne sont pas unis, ne peuvent pas travailler ensemble. Votre magazine est un excellent contre-exemple mais pour ma part, nous sommes désunis à cause de notre héritage psychologique transgénérationnel que nous portons jusque dans nos entreprises sans en avoir conscience. La méthode RAMAE qui est une méthode de coaching basée sur la connaissance, la reconnaissance, la valorisation de ces liens.
Avec cet accompagnement qui peut être effectué de manière collective ou individuelle, il est possible de lever ces blocages inconscients, de valoriser nos racines et de permettre aux individus et aux organisations de se réapproprier leur histoire pour avancer avec plus d’unité et de cohésion. C’est en guérissant ces blessures et en reconnaissant ces liens que nous pourrons véritablement nous reconnecter les uns aux autres et créer des entreprises africaines prospères, unies et performantes.

Un mot sur votre association BLOOM’L, engagée pour l’autonomisation des femmes ?
Bloom’L est une association que j’ai fondée avec pour mission principale de contribuer à l’autonomisation émotionnelle, sociale et financière des femmes afro-descendantes en France et au Cameroun. Nous avons pour objectif de leur donner les outils nécessaires pour s’épanouir tant dans leur vie personnelle que professionnelle. Un projet majeur que nous développons actuellement à Yaoundé est Imbokodo House, un tiers-lieu qui deviendra la maison des femmes. Ce lieu offrira des formations, des ateliers, du coaching, et surtout un espace de garde d’enfants pour que la maternité ne soit plus un frein à l’évolution professionnelle. Nous y proposerons également un accompagnement psychologique, un élément clé pour permettre aux femmes de se recentrer sur elles-mêmes tout en avançant sereinement vers leurs objectifs. Ce sera un espace où elles pourront se développer tout en étant soutenues dans chaque étape de leur parcours.

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Originaire du Cameroun, que cela représente-t-il pour vous ?
Le Cameroun est le pays de mes ancêtres. Même si je suis née et ai grandi en France, j’ai aimé ce pays le premier jour où j’y ai mis les pieds, j’avais 17 ans. Je sens encore l’odeur de la terre et des gens, en sortant de l’aéroport de Nsimalen, une odeur qui m’avait traversé de la tête au pied et fait me sentir chez moi. Depuis ce jour, je n’ai pas cessé de m’y rendre très régulièrement pour rester connectée à mon identité
africaine et de tenter à ma manière de contribuer à son éclosion. Pour moi, être Camerounaise, c’est porter en soi la résilience, la fierté et l’énergie créative du continent riche en cultures et en histoire.

Si vous aviez un message à adresser à nos lecteurs, notamment entrepreneurs ?
Je leur dirais de ne jamais sous-estimer le pouvoir de l’humain dans leur parcours entrepreneurial. Le succès d’une entreprise ne repose pas uniquement sur des stratégies économiques, ni sur un très bon produit ou service, mais aussi sur la manière dont on considère et donc agit avec ses collaborateurs, partenaires, prospect. En tant qu’entrepreneur on ne sait jamais d’où viendra la main qui nous ouvrira la bonne porte. L’entrepreneur doit également prendre soin de lui-même, se demander continuellement pourquoi et pour quoi il fait les choses, ce qui va lui permettre de rester motivé et déterminé les jours difficiles.
Il est important pour moi d’investir dans votre développement personnel, professionnels et dans la création de liens solides.

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?
L’image qui m’est venue à l’esprit, ou plutôt le visage, est celui de ma grand-mère maternelle qui a quitté ce monde il y peu de temps. Elle est celle qui m’a ancrée au Cameroun et m’a permis de me reconnecter à mes racines. Elle m’a appris que les racines ne sont pas seulement physiques, elles sont aussi émotionnelles, spirituelles.