KIN LA BELLE : Itinéraire d’une marque engagée

« Le pistolet sur la tempe, pour symboliser les tueries et la main sur la bouche pour symboliser le silence de la communauté internationale. »

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Kevin Mukuna, 34, fondateur de la marque KIN LA BELLE.

KIN LA BELLE, en quoi peut-on vous considérer comme une marque engagée ?
La mission de KIN LA BELLE est de célébrer la culture congolaise et africaine. De ce fait, les événements dramatiques qui se déroulent au pays nous touchent énormément. Donc, via notre marque, nous n’hésitons plus à parler du conflit sur nos réseaux sociaux et même à nous rendre à des manifestations organisées à Paris.

De plus en plus de Congolais et même afro-descendants, plus globalement, prennent à corps la crise en RD Congo. Comment souhaitez-vous apporter votre pierre à l’édifice avec du textile ?
C’est vrai, on constate également que de plus en plus de médias en parlent, mais pas seulement. Aujourd’hui, on peut sortir des canaux de communication traditionnels avec l’explosion des
réseaux sociaux. Ce qui est une très bonne chose. De notre côté, on souhaite alerter et sensibiliser les gens sur ce qui se passe à l’Est.
L’objectif derrière est que cela suscite de la curiosité et, par la suite, des échanges qui permettront à un maximum de personnes d’être au courant de la situation en RD Congo.

_S4A2792

Parlez-nous de votre nouveau visuel, puissant et évocateur : FREE CONGO…
Pour la petite histoire, c’est un geste qui est réalisé depuis de nombreuses années par le footballeur Cédric Bakambu.
Parce que la crise était plus que sous-médiatisée, il a eu l’idée de faire cette célébration à chacun de ses buts.
Le pistolet sur la tempe, pour symboliser les tueries et la main sur la bouche pour symboliser le silence de la communauté internationale.
On a fait le choix, pour donner encore plus de force à notre visuel, de représenter une femme à cause des atrocités qu’elles subissent.
On l’a représentée forte, fière et déterminée. Pour nous, elle symbolise la résilience de la femme africaine.

Avez-vous vocation à effectuer des missions humanitaires ou reverser une partie des bénéfices de la marque à destination des nécessiteux ?
Très bonne question. Nous avons décidé, à partir de la rentrée septembre 2024, de reverser une partie de nos bénéfices à une association qui œuvre concrètement sur le terrain.
Reste à déterminer quelle sera l’action exacte que nous allons soutenir.

Si vous aviez un message direct auprès de la diaspora pour les conscientiser davantage ?
Je pense que la diaspora aujourd’hui est hyper connectée et informée. Donc, je les encouragerais à continuer sur cette voie, s’informer, que ce soit par la lecture ou les documentaires, et à se rendre aux manifestations pour se faire entendre.

Si vous aviez un message à adresser aux autorités qui vont lire cette interview ?
Premièrement, il faudrait obtenir des Nations Unies un cessez-le-feu immédiat sur toutes les provinces de l’Est du pays.
Deuxièmement, l’État congolais se doit de tout faire pour protéger les populations civiles et se doter d’une armée bien plus performante.
Troisièmement, les auteurs des exactions commises doivent être jugées pour leurs crimes.

Comment se fournir les pièces FREE CONGO ?
Sur notre site Internet : www.kin-la-belle.com

Si je vous dis le mot “Roots”, cela vous évoque quoi ?
Avec les Jeux Olympiques qui viennent juste de se terminer, cela m’évoque tous les athlètes originaires du continent qui ont brillé pendant les épreuves.