TONY PARKER : De légende du sport… à serial entrepreneur !

« Je choisis des secteurs qui me passionnent, comme ça je n’ai pas l’impression d’aller travailler »

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Tony Parker, 42 ans, ancien champion NBA et international français, aujourd’hui entrepreneur.

On ne présente plus la légende du sport que vous êtes. Vous avez entamé le 2e chapitre de votre vie professionnelle en qualité de serial entrepreneur. D’où vous vient cette flamme de l’entrepreneuriat ?
Je pense que j’ai toujours voulu être un bâtisseur. J’aime bâtir, créer, cela vient sans doute de mon poste de meneur de jeu. Un poste où il faut savoir créer, à la fois pour soi mais aussi, et surtout, pour les autres ! Ma vie de businessman est le prolongement de cette optique. Je suis animé par la transmission, je veux redonner à la nouvelle génération. J’essaye, à travers mes passions, d’avoir un impact sur la société. C’est quelque chose que j’ai toujours eu en moi. J’ai d’ailleurs commencé très jeune, en investissement à seulement 26 ans dans le capital de l’ASVEL (club français de basket-ball situé à Villeurbanne).

Pouvez-vous nous détailler l’éventail des projets sur lesquels vous vous êtes positionnés ?
Le groupe, qui s’appelle Infinity Nine Group, est basé sur mes passions. Il est composé de plusieurs branches : Sport, Éducation, Art de vivre et Technologie. À travers ces différentes activités, j’ai cette envie de redonner à la nouvelle génération et transmettre mon expérience.

Quels sont vos critères d’investissement ?
Je choisis principalement des secteurs que j’affectionne personnellement, comme ça je n’ai pas l’impression d’aller travailler. J’ai eu la chance de glaner des succès incroyables avec le basketball et de très bien gagner ma vie. Maintenant, je veux pouvoir faire les choses en grand et structurer de beaux projets grâce à ces revenus engrangés durant ma carrière.

Nous avons réalisé le shooting de cette cover à l’hippodrome de Longchamp.
Racontez-nous votre aventure dans les sports équestres…

Cet univers a toujours été présent dans ma vie. J’ai grandi en Normandie, j’ai été habitué à voir des haras partout. À 19 ans, j’ai été drafté par les San Antonio Spurs, un club localisé en plein Texas. Là-bas, il y a des ranchs partout ! Les chevaux ont donc toujours été présents dans ma vie. Mes enfants montent à cheval, je les ai initiés très tôt, c’est une passion que nous avons en commun. Je me suis toujours dit que j’allais investir dans ce secteur, j’attendais juste ma retraite sportive. Et du coup, il y a 4 ans, j’ai décidé d’investir dans les chevaux. J’avais tout un programme que j’ai rédigé et présenté aux différents grands acteurs du milieu. C’est comme cela qu’est né Infinity Nine Horse. Un projet qui repose sur trois piliers essentiels : les courses de galop, l’élevage et la formation. Après cela, il y a eu l’acquisition du haras, avec l’achat du domaine de Quétieville, dans la commune de Belle-Vie-en-Auge (Calvados). Enfin, j’ai pris une loge à l’hippodrome de Longchamp, car il était important pour moi d’être installé à l’endroit où se déroule les plus grandes courses au monde. C’est donc un plaisir de vous accueillir, ici, pour la cover de ROOTS magazine.

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Le vin, également, avec votre marque Château Saint-Laurent. Un nom ô combien prestigieux. Là encore, quelles sont vos perspectives en vous inscrivant dans le domaine viticole ?
J’ai eu la chance d’avoir un associé incroyable qui s’appelle Michel Reybier.
Cela faisait longtemps que je voulais investir dans le vin. C’est un marché très dur à pénétrer car la plupart des grandes maisons rachètent tout. Il y a donc très peu de bonnes opportunités. Mr Reybier m’a donné la possibilité d’être à ses côtés et, pour l’instant, l’aventure est incroyable. En 2021, j’ai fait l’acquisition du château Noël Saint-Laurent, à l’est d’Avignon, où nous produisons du vin rouge et du rosé.

De nombreux sportifs se sont plaints de la mauvaise gestion de leur après-carrière. Vous sentez-vous d’être un role model pour ces jeunes ou futurs retraités ?
J’ai toujours été ouvert à parler aux athlètes s’ils ont besoin de conseils. C’est d’ailleurs ce que l’on fait avec NorthRock, aux Etats-Unis. Nous accompagnons les athlètes pour gérer leur fortune. Ces dernières années, beaucoup de choses se sont passées dans le monde du sport. À mon échelle, j’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice en proposant ce volet conseil au plus grand nombre. L’argent est toujours un sujet sensible mais il est important qu’on se parle entre nous, qu’on se partage nos expériences.

« Si tu confies ton rêve à quelqu’un, et qu’il ne se moque pas de toi, c’est que tu ne rêves pas assez grand ! »

Bien qu’étant une icône française, vous êtes empreint de la culture américaine. Que représente pour vous l’expression « Black Excellence », est-ce un mythe ou une réalité ?
C’est une réalité, surtout aux Etats-Unis ! Là-bas, cette expression est très présente et se matérialise concrètement, dans de nombreux secteurs. Étant métisse, j’ai toujours eu à cœur de puiser dans le meilleur des deux mondes. Deux mondes qui peuvent s’apporter et être complémentaires.

Si vous aviez un seul conseil pour un de nos lecteurs qui souhaiterait s’engager dans la voie de l’entreprenariat ?
Rêvez en grand ! Je l’ai dit, à plusieurs reprises, lors de précédentes interviews : « Si tu confies ton rêve à quelqu’un, et qu’il ne se moque pas de toi, c’est que tu ne rêves pas assez grand ! »

Si je vous dis le mot « Roots », quelle est la 1ère image qui vous vient à l’esprit ?
Je pense à mes parents, mes racines, d’où je viens. Je suis né en Belgique, j’ai grandi en France, mon père est Afro-Américain et ma mère Hollandaise. En somme, je viens d’un peu partout. Je suis la parfaite incarnation du métissage et d’un cocktail explosif. J’ai plusieurs racines et j’essaye de prendre le meilleur de chaque monde pour faire au mieux, avec les opportunités que la vie m’a offertes.

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