WETSHI : Gagnante des CANTU CURL AWARDS

“J’étais beaucoup moins sereine sur le second challenge, car toutes les personnes du top 10 avaient un très bon niveau. […] Mais c’était encore une fois l’occasion de m’amuser et de pousser ma créativité toujours plus loin !”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Aimie Beyuku, j’ai 26 ans, j’habite les Yvelines et je suis à la fois infirmière et coiffeuse afro. Je suis la gagnante des Cantu Curl Awards France et désormais ambassadrice de la marque pour l’année 2021.

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Quel est votre parcours dans l’univers de la coiffure ?
J’ai toujours coiffé, ici et là, souvent auprès de mes 3 petites sœurs. Ce n’était pas quelque chose de sérieux, jusqu’à mes 21-22 ans. Quand j’ai commencé mon école d’infirmière, j’ai fait de plus en plus de coiffure, en à-côté, pour subvenir à mes besoins financiers de jeune étudiante. Une fois diplômée, je travaillais de nuit en tant qu’infirmière et, le matin, je coiffais. J’ai fonctionné ainsi pendant quelques temps, puis il y a eu la période Covid. Je ne me suis consacrée qu’à la profession d’infirmière pendant le 1er confinement mais ce fut beaucoup trop difficile. Dès que la période s’est un peu calmée, j’ai décidé de mettre cette activité de côté et de me concentrer à fond sur la coiffure. J’ai économisé, commencé à financer mes premiers shootings… C’est là que j’ai pu découvrir et creuser mon côté artistique car, au départ, je ne coiffais que mes proches pour de l’argent.

Êtes-vous une autodidacte de la coiffure ?
Plus ou moins. J’ai suivi une mini formation à Londres pour appréhender quelques techniques sur les tresses. J’ai également une tante qui possède un salon de coiffure en Écosse et qui m’a prise sous son aile afin de m’apprendre les bases du métier. Pour le reste, à savoir le développement de ma technique, je peux dire que je suis une totale autodidacte.

Comment décririez-vous la « touche » Wetshi ?
Ce qui a fait ma particularité est la maîtrise des fausses locks et des braids. Sans prétention, c’est quelque chose que peu de gens savent réellement bien faire. J’ai créé plusieurs textures, plusieurs techniques, et c’est ainsi que Wetshi a pris de l’ampleur et s’est fait un petit nom.

Pourquoi vous être inscrite aux Cantu Curl Awards ?
Je connaissais déjà la marque et je suis tombée sur un casting stipulant qu’il y avait 5000€ à remporter. L’annonce a été diffusée peu de temps après un de mes shootings ethniques que je venais de réaliser. Ce sont mes clientes et des amies qui m’ont poussée et
encouragée. Elles me challengeaient pour que je puisse montrer jusqu’où j’étais capable d’aller. À force qu’on m’en parle, j’ai finalement décidé de me lancer. J’ai continué sur ma lancée de créations artistiques ethniques et c’est ainsi que j’ai postulé en présentant une coiffure symbolisant un baobab.

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Comment s’est déroulée l’aventure ?
Il y avait un appel à candidatures ouvert au plus grand nombre, puis une sélection finale qui allait se jouer entre les 10 postulantes retenues. J’étais contente de ce que j’avais proposé et je savais que, pour la première étape, je sortirais du lot avec mon histoire de baobab (rires). Une fois retenue parmi les 10 dernières, je me suis dit que les choses sérieuses pouvaient commencer. J’étais beaucoup moins sereine sur le second challenge, car toutes les personnes du top 10 avaient un très bon niveau. Mais c’était encore une fois l’occasion de m’amuser et de pousser ma créativité toujours plus loin. Finalement, j’ai eu la chance d’être la grande gagnante et devenir l’ambassadrice Cantu Curl Awards France pour l’année 2021 !

À termes, votre objectif est-il d’ouvrir votre salon ?
Pas forcément. Je veux voyager, faire des conférences, être experte dans ce que je sais faire, développer mon côté artistique. Tout le monde me pose cette question, mais la réussite ne passe pas forcément par l’ouverture d’un salon. Après, si quelqu’un a les fonds et veut investir (rires)… Ce n’est pas tout d’avoir un salon, il faut former son personnel et, si demain j’ouvre un salon Wetshi, je dois être sûre qu’une cliente qui viendra chez moi sera aussi bien coiffée si elle passe entre mes mains qu’entre celles d’une employée. Si j’ai presque tout lâché, c’est par passion. J’essaye donc d’être la plus sérieuse possible et je n’ouvrirai de salon que si je suis sûre de pouvoir dupliquer la qualité Wetshi.

Que représente la RDC, pour vous ?
Le Congo a une place centrale dans ma vie. Wetshi, ce n’est pas que la coiffure. C’est aussi un moyen pour que moi, jeune fille née en France, je puisse restée connectée à mon pays. Wetshi, c’est le prénom de ma grand-mère. Cela signifie :
« Celle qui soigne ». Quand on rend belle une femme, c’est aussi une façon de la soigner mentalement. Tout me relie au Congo. D’ailleurs, mon premier projet artistique fut culturel. Je suis partie chercher des coiffures du Congo, j’ai essayé de mettre en avant les différentes ethnies de ce grand pays et j’espère avoir contribué à redonner un peu de fierté à certains.

Si je vous dis « Roots », vous me répondez ?
Je pense aux arbres. Je pense à quelque chose d’ancré et qui est fait pour durer.