Mon foutou à Abidjan

Lors de mon premier séjour à Abidjan, j’ai eu deux crises paludéennes qui m’ont obligée à rester à la maison. Je dormais toute la matinée et je n’avais aucune force, encore moins celle de me lever. Chaque jour, à la même heure, un son répété me tirait du sommeil. Doucement, je revenais à Babi, au son du mortier. Ce bruit avait une telle douceur et un rythme soutenu qui me donnait de l’énergie. J’entendais ce bruit dans la maison, mais aussi dans les immeubles mitoyens.
Toutes les cuisinières pilent le foutou à cette heure-ci car c’est le repas préféré des enfants !

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On pile le foutou en utilisant un mortier et un pilon, en bois, qui permettent de réduire en pâte la banane plantain et l’igname. On dispose l’igname préalablement épluché et coupé en deux morceaux sur les parois du mortier, puis on le pile à l’aide du pilon. On écrase l’igname jusqu’à ce qu’il devienne une pâte compacte. On répète cette action avec la banane plantain que l’on mélange avec la pâte d’igname de façon à obtenir un foutou homogène. Le geste est sûr, direct, rythmé, franc, fort, puissant… Le foutou advient après de longues minutes de travail intense. Une boule épaisse, légère et élastique ! 
Servi dans une assiette, il est accompagné d’une sauce… Quel régal !

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Par Jessica Sagou www.visiterlafrique.com
Édition : ROOTS n°15