BARRY’S CAKE : Une passion de père en filles

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Maryame, 29 ans, d’origine guinéenne et infirmière de profession.

Comment est née cette passion pour la pâtisserie ?

C’est assez particulier car, ayant un père pâtissier, j’ai grandi dans l’environnement des gâteaux. Cela n’a pourtant pas été une évidence pour moi car j’étais concentrée sur le métier d’infirmière. Il y a quelques années, sans doute pour me rapprocher de lui (après avoir déménagé), j’ai commencé à jouer son assistante à la maison. On y a pris goût tous les deux. Lui adorait me transmettre son savoir et moi j’adorais faire des gâteaux. Il a finalement réussi à me transmettre sa passion.

Quelles sont vos inspirations ?

Je m’inspire énormément des pâtisseries de mon père et j’y ajoute ma touche personnelle. Je participe régulièrement à des ateliers (pâtisserie française, cake design…) pour étendre mon champ de compétences.

Qu’est-ce qui fait la « touche » Barry’s Cake ? En quoi vous démarquez-vous ?

Ma force, c’est ma famille. Dans la famille, nous avons toujours vu mon père très épanoui dans ce domaine. Nous ne comprenions jamais son immense satisfaction après chaque pâtisserie. Aujourd’hui, je peux dire que je comprends la joie qu’il y a derrière une personne satisfaite d’une pâtisserie que j’ai réalisé (du petit gâteau pour une fête entre amis à un gâteau de mariage). Parfois, on se retrouve tout le week-end en famille (ma sœur pâtisse également lorsque son travail le lui permet) dans la cuisine à faire des gâteaux à la chaine. On finit le week-end épuisés mais tellement fiers de nous. On en redemande encore !

BARRY'S CAKE

Quel est jusqu’à présent votre plus beau souvenir lors de vos prestations traiteurs ?

Ce n’est pas très objectif, mais ma plus belle prestation est celle de mon mariage. Avec mon père et ma sœur nous avons réalisé un buffet composé de plusieurs mignardises (macarons, choux à la crème, mini tartelettes), un wedding cake à trois étages et deux wedding cakes à deux étages. C’était de la folie. Nous avons passé la semaine à preparer tout cela. J’en oubliais même que c’était mon mariage. Nous voulions que tout soit parfait. Malgré le stress et la fatigue, on en garde de très bons souvenirs. Mes invités me parlent encore de ces pâtisseries.

Quel est votre plan de développement ? Votre vision à court et moyen termes ?

Ma vision à court terme est de gagner en savoir-faire, notamment à travers les formations. Je compte passer le CAP. À long terme, je compte proposer mes services en Guinée. J’aimerais ouvrir un salon de thé pour que les gens puissent se retrouver autour d’une bonne pâtisserie française (avec une touche guinéenne).

Ce numéro est un spécial Guinée/Mali, que représente la Guinée pour vous ? Peut-on le ressentir dans vos créations ?

Mes deux parents sont Guinéens. Comme beaucoup, j’ai la chance d’avoir une double culture. J’y suis allée régulièrement dans mon enfance (au Fouta-Djalon). Certes, je suis Française, mais j’ai petit à petit développé mon attachement pour ce pays. Aujourd’hui, je suis convaincue que la diaspora guinéenne a un rôle important dans le développement du pays. J’aimerais en parallèle proposer mes services dans le domaine de la santé à des associations. Ce sera ma façon d’apporter ma pierre à l’édifice.

Quel est votre plat guinéen préféré ?

Le latchiri kossan : de la farine de maïs et de la crème laitière parsemée de sucre. C’est la spécialité du Fouta.

Si je vous dis le mot ROOTS, cela vous évoque quoi ?

Pour moi, ROOTS, c’est la mise en lumière de la culture africaine, le partage d’expérience, l’envie de se surpasser.

Instagram : @barry_s_cakes

Édition ROOTS n°21 – Spécial Mandé