VÉGÉTARIEN n’est pas hipster

Africain et végétarien riment, mais peu sont ceux qui le conçoivent, s’y intéressent et rares sont ceux prêts à tirer un trait définitif sur l’indétrônable poulet braisé.
J’avais cette fausse image, et ridicule d’ailleurs, que les végétariens ne mangeaient que des feuilles (rires)… Je pense ne pas être la seule. Mais sait-on vraiment ce que représente le fait d’être végétarien ? Quelles sont les alternatives à une alimentation sans viande ni poisson ? Quelles sont les conséquences de la production de
viande à grande échelle sur l’environnement ?
Ma curiosité légendaire m’a poussée tout d’abord à m’intéresser de près au sujet. Quoi de mieux que pratiquer pour se faire sa propre opinion?! J’ai donc pris le challenge et supprimé la viande de mon alimentation pendant 1 mois.
1 mois sans viande pour la carnivore que je suis !
Je voulais comprendre et ressentir ce que les végétariens pouvaient trouver à cette routine si drastique, mais qui, si l’on en croit les chiffres, fait de plus en plus d’adeptes. Trois grandes découvertes au terme de cette expérience :

J’ai été étonnée par la diversité des plats.
J’ai découvert l’existence de nouveaux aliments, que l’on appelle encore les « Super Food » : les graines de chia, le quinoa, le kalé, l’aloe vera, le goji, le moringa et le soja, qui ont la capacité de combler nos besoins nutritionnels au max et booster les défenses immunitaires de notre organisme. J’ai été étonnée par la diversité des plats, l’infinité de combinaisons possibles à chaque repas. Qui l’aurait cru !

plats

Nous sommes ce que nous mangeons.
Vous souvenez-vous de nos cours de chimie? « Rien ne se perd, tout se transforme ». Eh bien, c’est le même principe pour notre système digestif. Chaque cellule de notre corps a été construite à partir des nutriments que l’on a ingérés. Une viande d’un animal tué dans d’atroces souffrances, élevé dans des conditions de salubrité qui laisse à désirer, chargé d’hormones et de produits chimiques, sera chargée de particules négatives, à en croire le Dr Temple Grandin. Inconsciemment, c’est toute cette négativité que nous ingérons et qui provoque : fatigue chronique, perte d’énergie, dépression, manque de motivation, autant de symptômes que beaucoup soignent avec des médicaments, mais qui peuvent être évités à travers une alimentation consciente et maîtrisée.

Notre alimentation carnivore a des conséquences certaines sur notre écosystème.
Être végétarien, c’est aussi un LifeStyle : on lutte contre la maltraitance de tout être vivant, on lutte pour la protection de la nature et de l’environnement. On agit pour un avenir pur et meilleur. Ce n’est un secret pour personne, notre Planète bleue va mal. À en croire les chiffres, la production de viande a des conséquences visibles sur l’environnement à grande échelle : selon un rapport publié en 2006 par la FAO de l’ONU, l’élevage est responsable de 18 % des émissions des gaz à effet de serre et les céréales actuellement données aux animaux d’élevage
pourraient nourrir 2 milliards d’humains (New York Times – Mark Bittman). Plus j’en lis sur le sujet et plus je me demande pourquoi on ne nous le dit pas ? Je trouve ça fou !

Être végétarien n’est pas hipster, c’est avant tout être conscient de ce que l’on ingère, des besoins nutritionnels réels de notre organisme, et surtout, d’y être à l’écoute. C’est un choix nutritionnel comme un autre, mais en aucun cas la seule option pour rester en bonne santé. C’est également un choix éthique et responsable. Rien que pour cela, ça vaut le coup d’essayer non ? Allez, je vous mets au défi : 1 semaine végétarienne par mois et on en discute au prochain numéro.
Pour en savoir plus sur le sujet, je vous propose de voir le documentaire Food Inc. et lire la biographie du Dr Temple Grandin, autiste et professeure en sciences animales de l’université du Colorado, mondialement connue à travers son combat pour une manière plus éthique d’élever et abattre les animaux.

Par Milca Hounkponou
Édition : ROOTS n°13