STEEVEN KODJIA : “I HAVE A DREAM”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Steeven Kodjia, 34 ans. Je suis créateur de mode, fondateur de la marque French Deal et suis originaire de la Côte d’Ivoire.

Ton parcours ?
J’ai un parcours atypique car je suis issu du milieu hip-hop. J’étais danseur et j’ai petit à petit gravi les échelons de cet univers. De la danse, je suis entré dans le label B.O.S.S en tant que stagiaire, puis tour manager. À 22 ans, je m’occupais de Joey Starr et de l’ensemble des dj du label, mais aussi de la programmation de l’émission que nous avions à l’époque sur Skyrock : Sky B.O.S.S. Parallèlement, j’ai toujours eu ce goût pour la mode, j’aimais me saper. Pour arrondir mes fins de mois je me suis lancé dans l’import des dernières tendances en partant régulièrement sur New York chercher les pièces rares de cette mode hip-hop dans les années 2000.
Il y avait un véritable engouement du street wear hip-hop et j’apportais des pièces aux parisiens du milieu hip-hop. J’ai petit à petit côtoyé le milieu sportif et de plus en plus de personnes me sollicitaient pour que je leur fournisse mes trouvailles newyorkaises que ce soit pour enrichir leur garde robe ou pour un usage professionnel : évènements, séances photos, concerts… Inconsciemment, je suis passé de la revente au stylisme. Je lançais de petites tendances et ajoutais le conseil à la simple vente.
Il y a un monde entre vendre des pièces stylées dénichées aux États-Unis et devenir styliste… Quel a été le pont ? Effectivement au départ, c’était du pur street business, une sorte de deal et c’est d’ailleurs comme cela que le nom « French Deal » est né. À New York, mes fournisseurs me surnommaient « Frenchie » et quand je revenais sur Paname, je dealais mon style, j’apportais « ma frappe » (rires). À force de faire les boutiques, une vraie passion s’est développée en moi : le style. Je sélectionnais des petites pièces rares pour moi que je ne vendais pas et qui attisaient l’attention. C’est là que j’ai compris que les gens aimaient mes choix, je me suis dit “Steeven, tu peux aller plus loin ! Au lieu de promouvoir les nouvelles marques américaines, exprime ta vision du style, ton concept et vie ton rêve: créer une marque dans laquelle toutes mes passions seraient réunies.”

Vous êtes 3 fondateurs. Peux-tu nous expliquer comment tu as amené tes associés dans cette aventure ?
Le premier fut Ousmane DABO. Il a d’abord été client des produits que j’importais de New York. Le feeling est bien passé entre nous, nous sommes très vite devenus amis. Je démarrais l’aventure French Deal et lui parlais souvent du projet tout en avançant de mon côté. Un jour, je lui ai fait part de mes ambitions et jusqu’où je voulais porter la marque. Après réflexion, en voyant l’avancée de mon travail, il s’est finalement décidé à me suivre dans cette aventure.
Le second fut Ian MAHINMI. Je l’ai rencontré via une connaissance en commun, l’associé de Tony Parker. J’ai présenté le Volume PREMIER (prèmière collection French Deal) à Ian, il a compris le concept, s’est projeté avec sensibilité et nous a tout naturellement rejoint dans l’aventure.
L’idée était d’avoir une approche différente de ce qui se faisant dans l’univers urbain au niveau de la mode. Nous avons un certain goût, un certain style, il était important pour nous de développer, de prendre du plaisir, en apportant une fraicheur dans le milieu urbain.

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Quel est le positionnement et l’A.D.N de French Deal ?
French Deal c’est une nouvelle ère urbaine. C’est la révolution d’un style vestimentaire et d’une façon de penser, à travers l’expression d’un mouvement, d’une créativité urbaine issue du hip hop, en lui apportant une liberté de ton en rythmes et en couleurs. Une mode urbaine qui se veut très élégante, avec des matières nobles, 100% made in France.

Il a donc été naturel pour nous de se positionner sur un marché haut Quelle est la clientèle visée ?
Nous ciblons les 25-40 ans.

Comment décrirais-tu l’homme French Deal ?
C’est un homme qui pousse son art de vivre vers l’excellence et qui devient exceptionnel.

Si tu avais un budget no limit, quelle serait pour toi l’égérie parfaite de French Deal ?
Ce n’est pas une question d’argent. C’est une question d’élégance, de charisme et d’allure. Mon égérie peut être aussi bien une personnalité publique, qu’un mannequin.

Le circuit de distribution de French Deal ?
Nous vendons par le biais de notre site internet et lors de nos ventes privées. Nous ambitionnons de développer la distribution en boutique dans les mois à venir.

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Qu’est-ce qui fait qu’une marque devient hype ?
« Hype » ça veut tout dire et rien dire à la fois. Une marque hype, est la marque du moment. Je citerai une phrase de Coco Chanel qui m’aide à avancer dans le milieu de la mode et qui fait que je ne suis pas influencé par toutes ses nouvelles tendances éphémères : « la mode se démode, le style jamais ».

Quelques conseils pour un lecteur qui aurait des envies d’entreprendre ?
Savoir définir ce qu’il a envie de faire. Prendre son temps, ne pas brûler les étapes, se concentrer sur une seule chose à la fois. La persévérance et la foi sont nos meilleures alliées. J’ajouterai une dernière chose : « la valeur d’une passion est inestimable ».

Si je te dis le mot ROOTS…
Les racines, la base, les fondations. #JeSuisRoots.

Édition : ROOTS n°15