ORPHÉE NOUBISSI : Surdoué de la photographie

Contrôle d’identité s’il vous plait ? 

Je m’appelle Orphée Noubissi, je suis camerounais du pays Bamiléké et j’ai 26 ans. Je suis photographe et entrepreneur.

Revenons sur ton parcours, car tu es un autodidacte de la photo. Comment es-tu entré dans ce monde ? Est-ce quelque chose que tu avais en tête depuis tout petit ?

Depuis tout jeune, j’ai toujours été celui à qui l’on donnait l’appareil photo lors des anniversaires, mariages, etc. J’y ai pris goût, les gens commençaient à apprécier mes photos. C’est ce qui m’a poussé en septembre 2010 à me rendre à la Fnac de Saint-Lazare pour acheter mon 1er Canon 550D.

C’est à partir de là que ça a vraiment commencé pour toi ?

Exactement ! J’habitais à Rosny à l’époque. Un jour, en croisant un pote à la gare, je lui ai proposé de me suivre dans un parc pour le shooter, et ça a continué de plus belle avec de plus en plus de potes. En entrant dans le monde de la photo « pour de vrai », on veut toujours mieux : de plus belles photos, de meilleurs boîtiers, de meilleurs objectifs, mais il faut de la trésorerie pour monter en gamme. J’ai donc commencé à faire payer mes services lors d’anniversaires, entre autres, afin de me financer et me perfectionner. N’ayant pas les moyens de m’inscrire en école de photo, je me suis orienté vers le club de photo de Nogent (94) auprès duquel j’ai juste eu à payer une cotisation annuelle pour assister aux cours dirigés par des amateurs de longue date. Ils m’ont vite aidé à gravir les échelons, car en deux ans à peine, je suis passé du novice à celui qui remportait les concours des meilleures photos du club. Cette réussite soudaine m’a donné envie d’ouvrir mon studio, et c’est à ce moment que j’ai rencontré Michael Kamdem qui ouvrait ses bureaux et avec qui on a beaucoup collaboré sur ROOTS magazine.

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À quel moment as-tu su que tu allais en faire ton métier ? Quel a été le déclic  pour te lancer ?

Pendant tout ce temps – précisons que j’étais encore à l’école, je continuais ma licence – mon âme d’aventurier qui aime voyager ne pouvait pas se restreindre à continuer des études de commerce, car je ne sentais aucune magie dans ce domaine, donc je me suis lancé ! Et c’est, entre autres, avec ma très bonne amie Amany Gogo, la styliste de ROOTS, que j’ai commencé les photos en studio. Elle était, pour ainsi dire, « ma muse » à l’époque.

Par la suite, tu as ouvert le studio Dokoti en faisant monter ton nom petit à petit dans la milieu de la mode à Paris. Et dernièrement, c’est au Cameroun que tu es allé t’implanter…

Effectivement, j’y suis depuis le mois de novembre 2015, et c’est depuis mars 2016 que mon studio est officiellement ouvert : Dokoti Douala.

Y a-t-il une forte demande en Afrique à ce niveau-là ?

Disons que par rapport à mon business plan, le studio Dokoti Douala est en avance sur son temps vis-à-vis de la demande en Afrique. J’y suis allé parce que j’avais remarqué que mes photos faites en Afrique étaient les plus partagées dans le monde, c’est donc LE terrain sur lequel je pouvais m’épanouir. De plus, étant amoureux de mon pays et de mon continent, je me devais d’y aller pour prouver qu’avec du matériel local, on pouvait effectuer du bon travail et réaliser de belles choses. En ce qui concerne les contrats photo, je vais commencer à travailler avec des sportifs locaux, notamment l’équipe de football féminine des Lionnes Indomptables. Enfin, en parallèle au studio, je me suis lancé dans la téléréalité au Cameroun aux côtés du président Tchop. Il s’agit de « Top Model Cameroun », un casting de mannequins hommes et femmes auprès de qui nous avons vécu un mois dans une villa. La diffusion se fera courant octobre 2016.

As-tu pour modèles certains photographes de renom ? 

Il y a surtout Mario Testino, un photographe péruvien dont j’admire la façon de travailler. Après lui… J’en ai pas mal, il suffit de voir le nombre de confrères que je follow sur Instagram. Disons que j’aime m’inspirer de tout le monde : le photographe pro, le blogger, l’amateur…

Si tu avais une baguette magique et que tu pouvais shooter n’importe quelle célébrité dans n’importe quel lieu, quel serait ton choix ? 

Ce serait Rihanna sur la plage d’Assinie en Côte d’Ivoire.

Quel est pour toi le shoot le plus marquant que tu ais fait avec ROOTS magazine, après toutes ces années de collaborations ?

Sans hésitation celui de Niamey en novembre 2013 ! C’était mon premier gros contrat, j’étais très stressé, je ne comprenais presque rien à ce qui se passait avec le soleil éclatant et la chaleur lors de la séance, mais j’ai été très fier du résultat. Ce shooting m’a permis de mettre un premier pied à l’étrier sur le continent africain.

Si tu avais un conseil à donner à quelqu’un qui veut se lancer dans la photo…

De surtout bien préparer ses poches (rires) !

Si je te dis le mot “Roots”, ça t’évoque quoi ?

Je pense couleur, modernité et partage.