NOOM DIAWARA : L’étoile montante du cinéma

« Je prépare un spectacle inspiré  par le Mali et sa culture. »

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Noom Diawara, je suis Malien, né à Paris XVe et âgé de 39 ans.

Quel est votre rapport avec le Mali ?

Je me sens redevable vis-à-vis du Mali, de nos parents restés au pays et qui nous ont envoyé en Europe. À mon tour, je dois leur donner ce qu’ils m’ont donné par le passé. C’est cette opportunité qui m’a permis d’être qui je suis. D’ailleurs, cela doit faire 5 ans que je n’y suis pas retourné, alors que depuis que j’ai 6 ans j’y allais tous les ans.

Peut-on ressentir vos origines maliennes dans votre travail ou dans vos habitudes ?

Evidemment ! Pour ce qui est de mes habitudes, je me rends tous les dimanche chez mes parents retrouver cette convivialité qui nous est chère. Concernant mon travail, je prépare un spectacle inspiré  par le Mali et sa culture.

Quels sont vos projets actuels ?

Un des avantages du métier est qu’on est seul décideur de l’évolution de notre  carrière et, actuellement, de nombreux spectacles sont en cours. Parmi ces projets : 9 mois de bonheur enfin presque et Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu qui est sorti le 30 janvier 2019.

Quatre ans après, considérez-vous que le film  Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu a marqué un tournant dans votre carrière ?

Oui bien-sûr, je me suis rendu compte de la puissance du cinéma, ce n’est pas rien d’être vu par 12 millions de personnes !

Cela a-t-il contribué à favoriser l’éclosion de rôles « nouveaux » pour les acteurs Noirs en France ?

La place des personnes de couleur dans le cinéma n’a pas changée. Ils s’imaginent que la cible “afro” ne fait pas vendre… À part en Amérique. Je vous donne un exemple: j’ai réalisé un film appelé Bounty et on m’a répondu : « Est-ce qu’une fille vivant dans le Nord-Pas-De-Calais va se reconnaître dans votre film ? ». Au même moment, je comprenais que pour ces personnes, seule la comédie et l’humour restaient accessibles aux Noirs. Ce sont encore les clichés qui font la loi.

Quel message souhaiteriez-vous transmettre à la diaspora malienne ?

Continuons à rendre le Mali fier de nous !

Si je vous dis le mot « Roots », que me répondez-vous ?

Roots, c’est la racine… La base.

Édition ROOTS n°21 – Spécial Mandé