MICHAEL LEE-CHIN : Histoire d’un millardaire jamaïcain

Michael Lee-Chin est un businessman de 65 ans, investisseur et un philanthrope. Né en 1951 à Port Antonio en Jamaïque, de nationalité canadienne, il est le fruit du métissage de parents chinois et jamaïcains. Fondateur et président de Portland Holdings Inc, il dirige d’une main de fer un groupement d’investissements privés possédant une collection de sociétés d’exploitation diversifiées dans des secteurs tels que les médias, le tourisme, les télécommunications, les soins de santé et les services financiers.
Il a été le président exécutif de AIC Limited (un fonds commun de placements canadien) et également président de la banque nationale de commerce de Jamaïque, en 2014. Le Canadian l’a nommé comme étant l’une des personnes les plus riches du Canada, et par extension l’un des plus riches Jamaïcains, allant jusqu’à estimer que sa richesse dépasse les 2 milliards de dollars canadiens.

Son histoire commence en 1970. Il visite le Canada dans le cadre d’un programme de bourse d’études offert par le gouvernement jamaïcain, pour étudier le génie civil à l’université McMaster et est diplômé en 1974.
Après son diplôme, il retourne en Jamaïque, et travaille brièvement comme ingénieur routier pour le gouvernement jamaïcain, mais est incapable de trouver un emploi dans son domaine spécifique de qualification. Il retourne vivre au Canada (officieusement car sa femme canadienne n’aime pas la vie en Jamaïque). Il reprend des études supérieures en affaires, travaillant en parallèle comme videur, avant de décrocher plus tard un poste de conseiller-financier chez Group Investors.
Il y travaille deux ans, en Ontario et déménage, en 1979, chez Regal Capital Planners où il devient directeur régional. En 1983, il obtient un prêt auprès de la banque continentale du Canada de 500 000 $ canadiens et achète des parts dans Mackenzie Financial, une société de gestion de placements.
En 1987, l’investissement valait 3,5 millions $ canadiens. Cette même année, il profite des gains de son investissement chez Mackenzie pour acheter une société basée à Kitchener, appelée Advantage Investment Council. À l’époque, la société possède des participations à hauteur d’environ 800 000 $ canadiens. Michael Lee-Chin la renomme ensuite AIC et la développe dans un fonds, pesant aujourd’hui environ 6 milliards $ canadiens avec des centaines de milliers d’investisseurs. Détenant majoritairement AIC Limited, il met en place le groupe de sociétés Berkshire, comprenant un groupe de planifications d’investissements, du courtage en valeurs mobilières et des opérations d’assurance. En 2007, Berkshire accumule plus de 12 milliards de dollars d’actifs sous son administration.
Lee-Chin décide de démissionner, en 2006, de sa société en tant que PDG d’AIC, pour être remplacé par Jonathan Wellum.
Michael Lee-Chin est clairement un modèle de réussite dans la communauté caribéenne.
Il possède également une autre casquette, celle d’un philanthrope généreux. Pour exemple, il offre un don de 10 millions de dollars à la Roman School of Management, une université de Toronto. Il crée également l’institut Lee-Chin dont le but est d’aider les dirigeants actuels et futurs à intégrer la citoyenneté dans la stratégie et les pratiques commerciales.
Enfin, il n’oublie pas son pays natal. De la fin des années 1990 au début des années 2000, la Jamaïque a traversé une période de crise financière. Michael Lee-Chin achète alors 75% de la banque commerciale nationale de la Jamaïque pour
6 milliards de dollars jamaïcains (soit 127 millions de dollars US) afin de la sauver.
En 2004, il annonce un de ses plus grands projets visant à mettre en place le Fonds AIC Caraïbes dans le but d’investir dans toute la région caribéenne (CARICOM). Des projets d’investissements à hauteur de 1 milliard de dollars US avec un programme large visant des pays comme la Jamaïque, la Barbade et Trinidad-et Tobago.
Un self-made man jamaïcain des temps modernes, au service de sa terre natale. De quoi en inspirer plus d’un, on l’espère…

Par Anne Duret
Édition ROOTS n°20