Le rôle des femmes dans l’agriculture africaine

Nous arrêtons-nous souvent pour examiner les nombreuses difficultés qui jalonnent l’existence humaine ? La plupart d’entre nous ont un toit douillet, de bons plats au dîner et des vêtements chauds pour nous couvrir. Nos vies se limitent à notre espace de confort et la simple idée de lutter pour quelque chose qui apparait comme un droit divin semble invraisemblable, car ces privilèges nous sont accordés naturellement. Mais pourrait-on en dire de même pour ceux qui sont défavorisés ? Dans le contexte économique actuel, on assiste à un regain de tension à l’échelle mondiale, avec en toile de fond, une guerre d’intérêts aux multiples enjeux tels que l’inflation, la sécurité alimentaire, le réchauffement climatique et la démographie galopante. Divers experts agricoles du monde entier ont essayé de discuter des moyens de renforcer la production alimentaire et réduire la malnutrition. En dépit des avancées de la recherche, il semble impossible d’occulter le rôle clé que jouent les femmes agricultrices en Afrique et dans le monde.
80% du processus de production alimentaire est effectué par des femmes, un chiffre qui serait plus élevé que celui qui est enregistré dans d’autres régions du monde. Cependant, les femmes sont confrontées aux mêmes difficultés que les autres agriculteurs. Leurs problèmes portent sur la redistribution inégale des revenus, l’accès aux marchés et l’absence de crédit (sans oublier les problèmes relatifs aux inégalités entre hommes et femmes). Toutes ces questions freinent une expansion rapide de l’industrie agricole africaine. Les femmes doivent donc combiner leurs fonctions traditionnelles à leur rôle de productrice dans un contexte bancaire défavorable, un accès difficile aux terres agricoles et l’absence d’autres services essentiels. Pour ce qui est de la vulgarisation, 5% des femmes seulement dans le monde disposent de contacts de vulgarisation, et seulement 15% de ces agents de vulgarisation sont des femmes. C’est dans cette optique que des gouvernements ont donc entrepris de soutenir ces femmes agricultrices. Les progrès permis par cette initiative devraient suivre avec le temps. En dehors de l’agriculture, la lutte pour l’émancipation des femmes à travers la cuisine constitue un autre enjeu non négligeable. La cuisine permet non seulement d’unir des cultures différentes sous une même bannière, mais également de favoriser la tolérance et l’échange interculturel. Elles valorisent ainsi les produits de la terre au travers de leur créativité culinaire. Ces femmes agricultrices travaillent sans relâche tel des ouvriers, jour et nuit, sans récompense remarquable, et confectionnent quelques-uns des plats les plus succulents et les plus populaires du monde dans le plus grand anonymat. En définitive, nous ne pouvions que rendre hommage à ces dames au grand cœur qui transforment en délices les ingrédients qui passent entre leurs mains, pour notre plus grande satisfaction.

food2

Par Jemea Kuoh
Édition : ROOTS n°8