Le dîner en blanc d’Abidjan

Contrôle d’identité, s’il vous plait ?
Eric M’boua : aanimateur – directeur Artistique – producteur d’origine Ivoirienne. Je vis au Canada depuis 2006 après avoir fait mes études en France. Dans le contexte actuel, je suis le Directeur Artistique du DEB (Dîner en Blanc) de Montréal depuis 5 ans et l’instigateur et Co-organisateur du DEB d’Abidjan depuis 2012.

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Le Dîner en Blanc existe dans plus d’une quarantaine de pays, pouvez-vous nous expliquer le concept et son origine ?
Lancé il y a 25 ans par François Pasquier en France, le Dîner en Blanc se déroule dans plus de 40 villes dans le monde avec des centaines de milliers de participants à travers le globe. Les ingrédients qui composent ce « pique-nique urbain » sont l’élégance, la convivialité et le savoir vivre des participants qui se retrouvent sur une place publique qui ne leur est révélée qu’à la dernière minute. Les invités apportent un panier de pique-nique renfermant des mets de qualité et de la « vraie » vaisselle. Le temps d’une soirée, les invités, tous vêtus de blanc, se réapproprient l’espace public qu’ils redécouvrent sous un angle nouveau. Avec pour simple objectif en tête de partager un repas de qualité au cœur d’une des plus belles places de leur ville, en compagnie de leurs meilleurs amis.

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Comment en êtes-vous venu à l’exporter en Côte d’Ivoire ?
Après 3 années en qualié de D.A du DEB à Montréal, j’avais en tête avec mon épouse de faire quelque chose au pays (Côte d’Ivoire). Comment apportez ma pierre à l’édifice pour redonner des images qui mettent en valeur Abidjan? A l’époque, le pays était frappé par une crise post électorale. On s’est dit “pourquoi ne pas proposer ce que je savais déjà faire?”. Plutôt qu’être spectateur depuis Montréal, osons quelque chose d’inédit là bas. Nous avons donc fait les démarches pour avoir la licence de l’évènement pour la Côte d’ivoire. J’ai pensé que le pays avait besoin d’une bouffée d’être fraîche pour retrouver une joie de vivre ensemble.

Une première en Afrique ?
En 2012, DEB International a accordé 2 licences pour l’Afrique. Kigali a livré le 1er au mois d’ Août. Et Abidjan en décembre de la même année. Depuis 2013, Johannesbourg est rentrée dans la danse.

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Le dîner en blanc, un “happening social” dans quel but ? Réunir l’élite du pays l’instant d’un repas ?
Il ne s’agit absolument pas de tomber dans l’élitisme ou le “VIPisme”. C’est vrai que nous demandons aux participants d’être habillés de façon élégante comme pour toute autre célébration importante. Il n’y a pas de passe droit et tête d’affiche. Le principe est que pour y participer, on doit être référé par un ami. Il s’agit de créer une grande chaine d’amitié en toute convivialité. Je peux proposer ce rendez-vous aussi bien à mon coiffeur qu’à mon banquier. Le tout est de jouer le jeu et de respecter les consignes imposées par la licence.
Chaque personne est acteur de l’évènement. Le but est simple : vivre et partager un moment féérique avec ses proches.

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Comment s’est déroulée cette 2ème édition d’Abidjan ?
Splendide! Les participants d’année en année jouent le jeu et ont comme idée en tête de surprendre leurs amis et de faire d’Abidjan une destination à nouveau prisée. Nous étions plus de 500 personnes à vivre cette expérience. Nous avons reçu des personnes venues spécialement de Dakar, Accra, Paris, Montréal!
Avec mes associés, nous avons finalement retenu comme lieu les hauteurs de l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan. On avait une vue imprenable sur Abidjan et l’atmosphère était très chaleureuse. D’ailleurs, la vidéo de l’évènement sur You tube le montre bien.

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Quelles différences avez-vous pu noter avec les DEB de Montréal auxquels vous aviez participé ?
La différence se fait dans la préparation de l’évènement chez les participants. À Abidjan, on va entendre beaucoup de réticence face aux règles, mais au final, les invités vont en faire 10 fois plus que ce qui est demandé. Dans les ténues vestimentaires, dans les accessoires… Montréal serait l’inverse. On retrouve beaucoup d’engouement et le jour J il y a plus de retenue. Ce qu’il faut surtout noter c’est que chacune des 40 villes participantes livre une édition originale et propre à sa réalité culturelle.

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La gastronomie ivoirienne est-elle mise à l’honneur lors de cet évènement ?
Bien entendu. La touche culinaire ivoirienne est de mise dans la mesure où chacun doit apporter son repas. Avec nos partenaires de l’évènement, nous avons établi un concours gastronomique pour récompenser le menu le plus alléchant, un concours d’élégance et de l’Art de la table. On tient à les remercier pour leur appui dans cette incroyable édition.

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Des projets de développement dans d’autres pays ?
Oui, plusieurs villes d’Afrique ont contacté DEB International pour accueillir l’évènement. Nous envisageons éventuellement d’établir une collaboration avec ses villes à partir d’Abidjan, de part notre expertise développée ces dernière année.

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Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ?
Amateur de musique, cela me ramène au légendaire groupe de Philadelphie, The Roots.
De manière plus large, ça évoque le rappel au fondement, à la racine de toute chose. Pour saisir l’ essence de ce que chaque branche déploie avec le temps, il faut se tourner vers la racine. Dans l’idée du DEB, la racine du projet n’est nulle autre que de partager un instant avec ses proches autour d’un repas.

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Édition : ROOTS n°11