FALLY IPUPA : Made in KINSHASA

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je suis un artiste africain, d’origine kongolaise avec un «K». Je représente ma culture, le lingala, la rumba et tout ce qui va avec. Et puis, je chante plutôt pas mal (rires).

Revenons sur ton parcours…
J’ai commencé à Bandal qui est l’une des communes de Kinshasa. C’est Bandal qui m’a donné la culture musicale que j’ai aujourd’hui. J’ai commencé avec mes amis d’enfance, un petit groupe dans le quartier. Pendant les vacances, ça chantait, ça dansait mais ce n’était pas pour devenir star ou devenir riche. Et puis après, je suis allé dans un groupe qui s’appelait « Nouvelle alliance », ensuite « Talent Latent » et ensuite « Quartier Latin », avec Koffi, et me voici aujourd’hui en solo.

Quelle est ta valeur ajoutée par rapport aux autres artistes du Congo ?
Je pense qu’avant 2006, les artistes congolais s’insultaient beaucoup. J’ai commencé ma carrière solo en 2006, il y avait trop de polémiques, j’ai essayé d’esquiver. Quand j’ai quitté Koffi pour me lancer, je ne l’ai jamais insulté, j’ai fait mon travail tranquillement dans mon coin. Dans le look également… Les artistes congolais ne pouvaient pas monter sur scène avec un simple jean ou un t-shirt, vous connaissez l’histoire… C’était la mode, Versace, Yamamoto, chaussures croco… J’ai simplifié le style. Au Congo, il y a du talent partout, mais disons que j’ai amené de la simplicité, de la fraîcheur et des énergies positives.

Question d’un non-Congolais à un Congolais : d’où vient cette voix rocailleuse qui n’appartient qu’aux chanteurs de chez vous ?
C’est un don de Dieu, c’est inné. Au Kongo, avec un «K», vous avez plus d’une centaine de millions d’habitants, et j’ai envie de dire que quasi 50% de la population a une affinité avec la musique, c’est dans notre ADN. Malheureusement, Dieu ne donne pas tout, il y a des guerres aussi, il y a de graves problèmes au Congo, mais il est clair que côté musical, nous sommes bénis.

Quels sont les projets pour 2018 ?
Déjà, il y a l’album Tokoss qui est là et j’essaie de le faire consommer au plus grand nombre. Peut-être, si Dieu nous donne la force, vais-je revenir avec un autre album Tokoss mais en mode rumba, avec des dédicaces et des chansons très romantiques, des chansons qui se dansent à deux parce qu’ici, en France, les gens ont peur de se coller pour danser (rires). En plus, ce qui est bien avec les chansons longues, c’est de pouvoir demander le numéro à sa partenaire de danse, parce qu’on a le temps de tout faire (rires). Plus sérieusement, en 2018, j’aurai une grosse tournée un peu partout et puis je vais revenir avec un album vraiment rumba. En espérant que pour cette nouvelle année, il y aura moins de jaloux.

Quelle place occupe le Congo dans la personne que tu es devenue ?
Numéro 1 ! C’est le Congo qui m’a donné la vie, ma peau, ma culture. Je suis Congolais de Bandal, de Kinshasa et extrêmement fier.

Si un étranger passait une semaine au Congo, pour la 1ère fois, quels lieux lui recommanderais-tu ?
Dès qu’il atterrit à l’aéroport de Ndjili, je lui dirais de faire un tour rapide à Matongé, en ville. Puis, les deux premiers jours à Bandal. Je suis un Kinois, un Congolais, un Ndalois, je viens de Bandal et c’est la base ! Après, il peut aller à Lubumbashi, au Bas-Congo… Mais une chose est sûre, il adorera Kinshasa !

Tu es considéré comme un des sex symbols africains auprès de la gente féminine, mais quel est ton style de femme ?
Moi, je prends tout (rires). Une femme honnête, fidèle, avec nos valeurs africaines. Mais je respecte tout genre, toute catégorie, longues jambes, courtes jambes, dorée comme Hyllen (rires), fumée, teintée, mate, je prends tout, mais évidemment toujours avec respect. Par contre, je demande toujours à mes sœurs africaines de rester le plus naturel possible, et de ne pas toucher à leur peau, car c’est très important.

Si je te dis le mot « ROOTS », cela t’évoque quoi ?
Je vois un homme à la peau noire, fier, je vois l’Afrique, voilà ce que je vois.

Édition ROOTS n°20 – Spécial Kongo

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