DYCOSH : Une question d’équilibre

Il faut être proactif. C’est à nous de parler de nous, afin qu’on ne nous vole plus notre culture.”

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Dycosh, 29 ans, comédien/réalisateur, né dans la Seine-et-Marne et originaire du Congo RDC.

Comment êtes-vous arrivé à la comédie ? Quelle a été la réaction de votre entourage ?

Mon master en Achats Internationaux en poche, je me suis vite rendu compte que je ne voudrais pas le faire plus longtemps… En me lançant dans la comédie, j’ai  décidé de poursuivre un rêve d’enfant – j’avais préalablement évolué en catimini en mettant quelques amis dans le secret. Le milieu artistique n’étant pas stable, mes parents ont logiquement été inquiets, jusqu’à ce qu’on leur  fasse des retours positifs sur mon art. Après avoir fait le buzz en créant des concepts, j’ai pu travailler avec Florent de France avec lequel j’ai réalisé mes premières vidéos professionnelles, car je ne voulais pas seulement réaliser un rêve mais être pro, c’est-à-dire produire de la qualité et non de la quantité.

Comment est né le concept « équilibre », et comment avez-vous vécu l’après buzz ?

Évidemment, j’ai été influencé par la communauté congolaise. C’est parti d’un sketch sur la sapologie que j’ai réalisé sur Papa Wemba lorsqu’il avait été invité au Claudy Show. Cet hommage à Papa Wemba m’a fait décoller et j’en serai toujours reconnaissant. Cependant, je tiens à ce qu’on fasse la distinction entre le comédien et ma personne, Christian… D’ailleurs, rassurez-vous, je ne mets pas mes chaussures au frigo (rires) !

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Quels sont vos projets actuels ?

J’ai imaginé une série autour de la vie dans un barbershop, dans lequel on y fait tout sauf de la coiffure. Cette série a notamment été signée par Canal+ et nous sommes sur notre deuxième saison.

Quelles sont les difficultés que vous avez pu rencontrer dans ce métier ?

La comédie est un domaine qui peut être très vite fermé lorsqu’on est noir. C’est dur d’évoluer, il n’y a pas énormément de rôles qui nous sont réservés. Il faut être proactif, ne pas quémander non plus. Il faut garder une attitude positive, et ne pas se positionner en tant que victimes car, même en tant que minorités, nous avons quelques opportunités que d’autres n’ont pas, notamment la possibilité de voyager, de s’enrichir culturellement. Des portes attendent d’être poussées alors poussons-les !

En tant qu’ambassadeur de la culture congolaise à travers le monde, que représente le Congo pour vous ?

Le Congo représente ma moitié, cette moitié transmise par mes parents, cette partie de mon histoire que je n’ai pas fini d’apprendre ni de découvrir. En outre, je me considère comme étant métisse car je suis inconsciemment « afro-inspiré » et « Congo-inspiré », tout en restant ouvert à l’Occident.

Quel message souhaitez-vous transmettre à la population congolaise ?

Je n’aime pas donner de leçon, mais je ne le répèterai jamais assez : il faut être proactif. C’est à nous de parler de nous, afin qu’on ne nous vole plus notre culture. Il faut être conscient de ce qu’on a, afin d’en être fier.

Si je vous dis le mot « Roots », que me répondez-vous ?

Le Congo, Kinshasa et ma famille forment mes racines. La Seine-et-Marne aussi (rires).

Édition ROOTS spéciale Kongo