CHALYA BOTEIGA : Créatrice de robes de prestige

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Chalya Boteiga, ce qui est également le nom de ma marque. J’ai 30 ans et je suis originaire du Congo RDC.

Ton parcours ?
J’ai fait 2 ans dans une grande école de couture : La Chambre Syndicale de la Couture, en 2006. Après cela, j’ai travaillé dans une maison spécialisée dans les robes de mariée, puis j’ai commencé petit à petit à créer mes propres vêtements. J’ai été également styliste photo, j’ai habillé des artistes tels que Fanny-J pour des shootings, par exemple. Par la suite, j’ai participé à des évènements tels que le Gala de l’Élégance où j’ai créé les robes des 18 filles qui défilaient lors de ce concours de miss.
À force d’accumuler énormément de demandes, je me suis laissée déborder et j’ai mis en stand by mes créations. J’ai décidé de m’y remettre pleinement en 2018, après avoir reçu de nombreuses sollicitations de mes anciennes clientes.

La mode, une passion de toujours ?
La couture est un don que j’ai commencé à pratiquer à l’âge de 10 ans. Ce n’est pas quelque chose qui est venu d’un coup. Depuis toute petite, je dessinais et cousais, et cela m’a valu plusieurs punitions à la maison (rires). Je me rappelle que je découpais mes vêtements, mes collants, à l’époque c’était des cyclistes multicolores et j’en faisais des bustiers. À 16 ans, on m’a offert ma première machine à coudre. Le vêtement est pour moi une liberté d’expression, un moyen pour la femme de se sentir bien et de pouvoir s’épanouir.

À qui s’adresse Chalya Boteiga ?
Je m’adresse aux femmes. Je leur propose des robes de gala, robes de soirée, robes de mariage traditionnel… Je travaille beaucoup avec la dentelle, la soie, ce genre de matières prestigieuses et complexes à traiter. Au départ, je suivais les envies de la cliente, beaucoup de sur-mesure, mais aujourd’hui, j’ai envie de m’émanciper et créer ma propre ligne.

Tes gammes de prix ?
Cela commence à 100 euros et peut monter jusqu’à 800 euros. Cela dépend de plein de choses, selon le travail demandé, s’il faut utiliser des strass, etc. J’utilise des tissus haut de gamme et c’est un projet que l’on construit en collaboration avec la cliente, donc le prix est en fonction des attentes.

Que représente le Congo pour toi ?
C’est très compliqué car je n’y ai pas remis les pieds depuis l’âge de 7 ans et mon arrivée en France. Mais le Congo, c’est un tout pour moi. C’est mon enfance, ma famille… Le Congo est une richesse dont nous avons hérité et je ne suis pas sûre que la jeunesse vivant en France se rende réellement compte de ce qu’est le Congo. Quand je pense au Congo, je pense aux sapeurs, à la musique, à la joie.

Qui serait l’égérie parfaite de ta marque si tu avais une baguette magique ?
Halle Berry. Elle a été Miss USA, a fait du cinéma, a eu plein de vies et, malgré tout, elle ne vieillit pas et est toujours dans l’air du temps.

Que peut-on te souhaiter pour 2018 ?
Continuer à sublimer les femmes, les aider à se sentir bien dans leur peau, et faire connaître ma marque auprès du plus grand nombre. D’ailleurs, n’hésitez pas à suivre mes aventures sur ma page Youtube et mon blog : Chalya Boteiga.

Si je te dis le mot ROOTS, cela t’évoque quoi ?
La liberté, le voyage, l’Afrique, les îles.

Édition ROOTS spéciale Kongo

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