Depuis quelques années maintenant, on le voit dans tous les clips, toutes les stars phares le portent aux hanches : de Beyoncé à Shakira… véritable objet de mode et de séduction, j’ai nommé le Baya (Mali) ou le Bin-Bin (Sénégal). Mais saviez-vous que ce petit accessoire était en réalité un objet traditionnel au Mali, en Gambie et au Sénégal ?
Les Colliers de L’amour
Les Bin-Bin sont des colliers de perles colorés que l’on retrouve en Afrique de l’Ouest. Ces perles africaines, appelées Baya en Malinkés, sont des accessoires de beauté, de protection et de santé. C’est aussi un objet de séduction qui revêt un caractère aphrodisiaque et érotique. Les femmes maliennes et sénégalaises le portent autour de leurs hanches et il est réservé à l’intimité de la femme dans son couple.
Il en existe plusieurs sortes et chaque Baya a sa propre utilité.
Le Djadjal : Constitué de très petites perles, c’est le plus utilisé autour des reins, destiné à charmer son homme.
Le Ferle : Fait avec de grosses perles, celui-ci se porte autour du cou et sert à attirer l’attention des mâles car il fait énormément de bruit.
Le Pême : C’est le « Bin-Bin lumineux », il scintille dans la nuit, il sert à illuminer le nid d’amour lors des ébats.
Le Soupo-candja : Celui-ci tire son nom d’une spécialité culinaire sénégalaise. Ce nom signifie sauce gombo en Wolof. Madame Sarr affirme qu’il serait « magique », enroulé autour du poignet il pimenterait les rapports sexuels.
Le Môrô-môrô : C’est un Bin-Bin parfumé. Son odeur ensorcelante serait un puissant aphrodisiaque.
Il se porte sous les vêtements mais lorsque l’on met un pagne, le Bin-Bin peut se porter par-dessus. Dans ce cas, il est conseillé d’opter pour le Ferle car les perles sont plus grosses donc plus visibles. Le Bin-Bin est transmis de mère en fille comme arme secrète pour séduire son mari. Au Mali, il y a même un rituel chez ces femmes. Le soir venu, elles parfument les pièces d’Oussounan (encens) et portent les Bayas pour retenir l’homme à la maison.
Mais ce n’est pas tout, le Baya est aussi porté par les nourrissons pour calmer la poussée dentaire. Il protègerait aussi contre les mauvais esprits et guérirait des mauvais sorts.
Cependant, de plus en plus de jeunes femmes le portent autour des hanches, laissant entrevoir la raie de leurs fesses et s’éloignant pour le coup de sa fonction première, qui est de protéger, séduire (dans l’intimité) et guérir. C’est un accessoire de beauté et non de dépravation. Ce collier a toujours porté ses fruits dans le foyer de la femme ouest-africaine et beaucoup s’insurgent (sans doute à raison) que sa fonction tende à se dénaturer.
Le Bin-Bin orne et magnifie nos hanches, mais n’est-ce pas mieux encore de le porter dans le respect des traditions ?
Par Fidievna Melouni Nkoulou
Édition ROOTS n°21 & 22 – Spécial Mandé & Djolof
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