LADY PONCE, la diva camerounaise

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ?

Lady Ponce, artiste camerounaise spécialisée dans le bikutsi. Je représente la musique camerounaise et  la culture africaine partout dans le monde.

Quelles sont les surprises à attendre pour ces 10 ans d’une riche carrière internationale ?

Je prépare un maxi single de 4 à 5 titres. La sortie est prévue entre octobre et novembre. Il sera disponible en téléchargement légal sur toutes les plateformes grâce à Believe Digital et en physique si Dieu le veut. Ce sont que des titres inédits pour mes supporters, le cadeau de Noël idéal. Pour moi, c’est quelque chose de très important de me retrouver avec tous ceux qui me sont chers : mes fans, mes amis, mes collaborateurs. Nous allons fêter ces 10 ans dans une salle où j’ai envie d’offrir un spectacle à la dimension de ce que mon public attend de moi. J’invite d’ailleurs tous mes fans présents en Europe à venir voir ce qu’on appelle un VRAI spectacle : Lady Ponce dans toute sa folie, Lady Ponce en bête de scène ! Venez vivre ce moment inoubliable ! Toutes les infos sont sur mon Facebook Lady Ponce, mais assurez-vous que ce soit le bon compte car il y a des usurpateurs…

Quel a été le moment, sur scène, le plus mythique de votre carrière ?

Mon premier grand podium, avec un peu moins de 1000 personnes, au Carrousel. C’est un peu le temple du Bikutsi à Yaoundé. C’est un cabaret qui a plus de 25 ans d’existence. C’est le rêve pour tout artiste de Bikutsi de s’y produire un jour et c’était d’une certaine manière un rêve qui se réalisait.

En 10 ans, quel a été votre featuring le plus marquant ?

J’ai aimé tous mes featurings mais celui qui m’a le plus marquée est évidemment celui avec Koffi Olomidé. Koffi est un monument de la culture africaine, c’est quelqu’un qui a bercé mon enfance et qui continue à bercer mon quotidien.

Vous êtes aujourd’hui l’une des plus grandes stars de votre pays natal, le Cameroun. Quel regard portez-vous sur l’évolution de la scène musicale camerounaise ?

Je suis très fière de l’évolution. Je me rappelle d’une époque pas si lointaine où, lorsque vous allumiez Trace Africa, il n’y avait pas plus de 3 ou 4 artistes diffusés. Aujourd’hui, vous pouvez en observer des dizaines et qui rayonnent un peu partout en Afrique, Europe  et jusqu’aux USA. De nombreux artistes jeunes comme anciens font des tournées internationales et sont reconnus partout. Par exemple Manu Dibango, Charlotte Dipanda, Stanley Enow, Coco Argentée, Franko, Mani Bella,  Ben Decca, Grâce Decca, Kareyce Fotso, X-Maleya…

À quand une collaboration avec les jeunes stars montantes du bikutsi que peuvent être Mani Bella, Coco Argentée, notamment ?

Je m’entends très bien avec toutes ces artistes citées, mais c’est principalement un souci de planning. Je peux être ici, en France, et Coco au Cameroun, ou moi aux États-Unis et Coco en France… Mais je suis ouverte aux collaborations. J’ai même déjà fait des featurings avec des jeunes inconnus issus de chorales. Nous, les artistes, sommes une équipe : les Lions Indomptables de la culture camerounaise. On se doit de collaborer et se soutenir. L’avenir est notre jeunesse, je ne suis donc vraiment pas fermée à l’idée. Aujourd’hui, on assiste à une évolution notable de votre image.

Lady Ponce, la grande diva. Pouvez-vous nous parler des dessous de cette transformation ?

Auparavant, je travaillais beaucoup au feeling et l’image se faisait à l’instinct. J’ai pour ambition de faire évoluer mon image car il faut évoluer. Ma nouvelle équipe est Good Vibes Industry avec mon pote et frère  Layone, ainsi que Freddy Angel. Ils gèrent mon image et ma direction artistique. C’est également pour cela que nous avons choisi de faire ce maxi single afin de montrer la nouvelle Lady Ponce, notamment au sein des futurs clips. Au delà de cette nouvelle orientation, je reste la même personne, ce sont juste des réajustements. Je ne suis plus la Lady Ponce de 23 ans qui débutait, je suis plus mature et cela doit se ressentir également dans l’image. L’image est la vitrine de l’artiste, je dois donc la soigner comme je soigne ma musique.

 

Vous n’êtes pas qu’une artiste mais également une femme d’influence avec votre forum annuel destiné à la femme…

Il s’agit de SEFEDI, la Semaine de la Femme en DIamant, pour valoriser la femme. Au Cameroun, la Journée de la Femme du 8 mars n’était pas très poussée, c’était juste l’occasion d’envoyer les maris se soûler au bar (rires). J’ai voulu créer quelque chose où les femmes pourraient échanger. Je voulais surtout aider les jeunes filles mères, notamment les Bayam salam. Les Bayam salam sont ces petites commerçantes qui se débrouillent avec leurs propres moyens, qui n’ont pas un capital énorme. Le défi est d’essayer d’éduquer, conseiller ces jeunes filles. Le but de SEFEDI est de pouvoir construire un foyer pour accueillir les jeunes filles mères, les abandonnées, les orphelines, les femmes du troisième âge… L’idée est de pouvoir mixer toutes ces générations. Les orphelins retrouveraient  un semblant de foyer avec une hiérarchie familiale, les jeunes filles mères reprendraient le chemin de l’école après l’accouchement… Je veux pouvoir, à mon échelle, rendre à mon pays ce qu’il m’a apporté.

ROOTS fête ses 5 ans, cela vous évoque quoi ?

L’excellence noire. J’aime voir ces noirs qui réussissent hors d’Afrique, partout dans le monde. Bravo, continuez sur votre lancée ! J’ai eu la chance de lire certaines éditions et j’ai vraiment été bluffée par la qualité du format, les portraits valorisants présentés, le traitement de l’image… Et je suis honorée, en tant qu’africaine et artiste noire, d’y participer. Roots m’évoque également mes racines : le Cameroun et l’Afrique, de manière générale. Le point de départ et le point de retour.

Où vous voyez-vous dans les 10 prochaines années ? Et que peut-on vous souhaiter ?

Je me vois sur les traces de Miriam Makeba et Anne-Marie Nzié, en train de chanter, provoquer de la joie et toujours aller au delà de ce que j’ai eu à faire par le passé. Vous pouvez me souhaiter longue vie, du courage et surtout la santé ! Que mes fans se multiplient et que l’Éternel Tout Puissant me protège.

Édition : ROOTS n°16